Bien que j'y participe rarement, j'aime bien les joutes sportives pour ce qu'elles ont de rassembleur. Ces moments où des humains se surpassent pour des futilités (pousser un morceau de caoutchouc derrière une ligne à l'aide d'un morceau de bois par exemple) permettent à une foule de personnes d'assouvir leur appétit grégaire et belliqueux en criant bêtement des ritournelles accrocheuses à trois notes.
Hier, c'était la finale de la coupe Stanley. Une vraie joute dont on n'a connu le vainqueur qu'à la toute dernière minute, littéralement. Quand la fin du match fut annoncée, la place fut envahie de casquettes et de chandails aux couleurs des gagnants. Pas seulement pour les joueurs mais aussi pour les spectateurs. Chaque fois, ça provoque un malaise chez moi : comme il est impossible de connaître l'identité du vainqueur et que tout le bataclan sort des boîtes dans la seconde suivant la sirène, les marchands doivent donc se préparer à toute éventualité, ce qui signifie imprimer des casquettes, des chandails et dieu-sait-quoi à l'effigie des deux équipes.
Que se font-ils avec la moitié du stock soudainement invendable ?
J'aimerais beaucoup croire qu'il y a quelque part sur la planète une tribu qui a pour garde-robe des vêtements qui relatent le contraire de l'histoire des finales du sport professionnel, mais je ne suis pas naïf.