Alexiane a qualifié mon bloug de "presque choupi". Je lui dédie donc ce titre en ricanant. Mouhahahaha...
On continue dans la thématique glauque, je suis d'humeur neurasthénique ces derniers jours. Ou pas. Disons que les circonstances jouent contre moi.
Bon, c'est pas tout ça mais je parle plus beaucoup culture, par ici, on se croirait limite sur un blog de bricolage en jachère tellement on a l'impression que l'auteur ne lit pas, ne sort pas, ne cinémate pas. Beuarf.
"Remboursez le temps de lecture !", commence-je à entendre ci et là ! Eh oh, ça va bien, hein, je peux pas te payer à la place de ton boss pendant que tu glandes sur la blogosphère au boulot, non plus. Si j'avais du blé, tu crois vraiment que je te le refilerais ?
Donc culture. On va y aller doucement, hein, les bouquins ça fait mal au crâne, je me suis contenté d'aller au ciné.
Ce qu'il y a de bien avec Lars Von Trier, c'est qu'on n'a jamais la surprise de tomber sur un remake de comédie romantique de Mag Ryan. Nan, c'est toujours de l'expérience borderline, socialement pas évidente (du réalisme au n'importe quoi), des héroïnes malmenées... et les contraintes artistiques du dogme, mais bon, ça fait dix ans que les débats cultureux ont eu lieu à ce sujet.
Antichrist, son dernier bébé (qu'on hésite à appeler comme ça, d'ailleurs), s'inscrit un peu dans la lignée des autres films que j'ai vu de lui, tout en s'en démarquant par les choix visuels un peu extrêmes qu'il propose. Quoique, ce n'est pas forcément la première fois qu'il choque par l'image, le Lars.
Mais là, on a droit à quelques scènes assez difficile à regarder, quand même. C'est d'ailleurs un peu là-dessus qu'est basée la promo du film. Donc, si toi aussi tu es allé voir ce film, ce sera probablement pour une des trois raisons suivantes : 1) tu es fan de Lars Von Trier, 2) tu vas voir tous les films qui ont eu un prix à Cannes de toute façon, ou 3) tu étais curieux de savoir si tu vomirais en voyant des scènes de mutilation génitale.
Bizarrement, ce n'est pas exactement ça qui a fonctionné sur moi. J'ai eu envie de voir le film avant qu'il ne vaille à Charlotte Gainsbourg son prix d'interprétation, et je ne suis pas forcément fan de Lars Von Trier. Non, j'ai plutôt été intrigué par la bande-annonce, qui semblait évoquer quelque chose d'esthétique et de torturé. Pas toujours ma came, mais bon, je peux pas passer ma vie à aller mater des films de Kate Hudson, sinon, on n'en sort pas !
Et depuis que j'ai entendu parler de toutes les horreurs potentiellement visibles dans le film (et aussi toutes les critiques hyper négatives autour), j'ai eu vachement moins envie d'y aller.
Mais bon, j'allais pas jouer les fillettes, non plus, alors samedi, j'ai pris ma Lilibuzz sous le bras (pour ne pas non plus trop flipper ma race tout seul sur mon fauteuil) et je suis allé le voir.
Normalement, là, je te dis ce que j'en ai pensé, parce que bon, ça fait juste 679 lignes que tu attends de lire une critique de film contructive et éclairée d'Antichrist (mauvaise adresse pour ça, mec)...
Mais en fait, je suis assez en peine de te donner un avis précis. Parce que j'ai un peu de mal à parler de ce film sans en dire trop (en gros, c'est une histoire de deuil, mais ça recouvre beaucoup plus de choses, comme le féminisme, l'amour, l'angoisse, la dépression, et plein d'autres trucs rigolos). Parce que je n'arriverais pas à dire que c'est excellent, mais que ce n'est définitivement pas un film nul avec seulement trois scènes de choc épate-bourgeois. Parce que c'est plus marquant que je ne le pensais, mais finalement pas aussi gore qu'on ne nous le vend (mais quand même...). Parce qu'à mon sens, les scènes horribles sont utiles à l'histoire, mais pas forcément indispensables non plus. Toutefois, sans elles, l'histoire perdrait de sa crudité et donc de son impact...
Bref, c'est pas facile facile, comme movie du week-end...
En gros, mieux vaut te faire ton opinion toi-même, si tu veux cesser d'entendre des critiques assassines et des adorateurs aveugles.
N'empêche que si je dois retenir une chose, non pas du film lui-même, mais de l'expérience, c'est que quand tu es prévenu d'une scène atroce dans un film, l'attente de ladite scène altère tout ta perception des choses. Du coup, parfois, j'ai "manqué" le film, à force de conjecturer sur la probable prochaine scène gore, et comment elle allait survenir. Avoue que c'est bête.
Alors qu'il y a une intrigue, un discours, des indices pour lire et comprendre l'histoire, tout ça tout ça... Et une photographie splendide, aussi. Et puis aussi, accessoirement, des scènes "normales" aux scènes extrêmes, une comédienne totalement possédée par son rôle et, j'en conviens, impressionnante (essaye de penser à "Prête-moi ta main" en regardant le film, et tu te rendra compte du grand écart qu'elle est capable de faire).
Bref, pour mieux répondre à toutes les questions que je me pose depuis samedi, je vais peut-être être obligé de retourner voir Charlotte Gainsbourg et ses expériences pubiennes alternatives. Et ça, en fait, je ne sais pas si ça m'enchante...