L'autre jour, tandis que je lézardais sur la terrasse de mon amie Co, j'entends de son salon la voix de Namour prononcer cette douce phrase : "Ah! Tu l'as! ça c'est le rêve de Crapotte!".
Je me retourne, je me questionne, je m'interpelle, sourire aux lèvres, toute émue à l'idée que Namour, après tant d'années communes à partager le quotidien, sache encore ce qui me fait rêver. Il a dû tomber sur la collection complète des oeuvres de Boris Vian, que possède peut être ma copine ; ou s'extasier sur le superbe châle en soie et cachemire que propose Chanel dans une impressionnante palette de couleurs; ou encore s'amuser de la jolie paire d'escarpins rouges passion qui dépassait de la penderie; à moins qu'il n'ait aperçut les boucles d'oreilles insensées que Co a dû s'offrir aux Galeries, comme celles qu'on avait vues ensemble une fois et qui m'allaient si bien?
Co rit. Et ce rire me réveille de ma douce torpeur. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle à évoquer "ce qui fait rêver Crapotte".
Je me lève, les rejoins au salon, et trouve mon Namour très occupé dans l'étude approfondie des détails techniques liés à l'utilisation d'un monstrueux fer à centrale vapeur, devant ma copine, hilare.
- Alors Crapotte, ça te fait rêver? me taquine-t-elle.
Heu…Comment vous dire? Disons pour faire court que ce qui me ferait éventuellement fantasmer dans cette machine, c'est qu'elle soit utilisée par une autre personne que moi. Chez moi. Un pro de préférence…