Un retour, un départ

 

Dans le train. Encore.

A priori, le dernier retour sur Lille avant l'installation parisienne définitive.

Je suis fatigué. Sapé comme un dimanche. Un sweat Gap sur un slim. Dehors, les nuages sont gris.

J'ai oublié mon bouquin. Alors, je décide de faire un ménage dans mes emails et sms.

Les messages défilent. Les souvenirs qui les accompagnent aussi. C'est fou ce qu'on peut garder comme mots en un an. Ce ne sont que des "On est au Bar", "Rendez-vous 19.45" "Tu nous rejoins ?" "On va bruncher ?" ou des "On déjeune ? 13h au Basilic !". Quelques "J'ai eu mes partiels". Quelques "Je t'aime".

Les nuages sont blancs maintenant.  

Je revois les longues soirées au Bar. Je revois le débat présidentiel. Je revois la soirée donnée pour C&T. Les déjeuners qui s'éternisent. Les encouragements pour les événements pro. Les vernissages ou inaugurations divers.

Le soleil se lève. les traces de coton dans le ciel me semblent statiques à travers ces fenêtres de TGV.

Les larmes me montent aux yeux. Je sais que c'est con. Je sais que c'est parce que je suis fatigué. Dimanche, j'ai visité l'appartement de mes rêves. Mais c'est mal barré. J'ai appris ça ce matin. Sous la pluie. A croire que Paris me comprend aussi bien que Lille, finalement. Soleil sur la borne Vélib' à côté de l'appart' convoité. Pluie sur ma gueule durant la conversation avec le proprio qui m'apprend que sa fille souhaite le récupérer.

Je suis fatigué. Il n'y a plus de nuages, tiens. Il fait donc plus beau à Lille qu'à Paris ? Ou est-ce mon village qui est content de me revoir ?

Je continue de supprimer tous ces messages. Puis pose mon téléphone. Le train entre en gare. Le personnel de la SNCF espère que j'ai fait bon voyage. Ne pas oublier mes affaires dans le train. Merci de me le rappeler, oui. La dernière fois j'ai laissé tous ces magazines achetés chez Colette.

Il fait chaud. Pas de nuages. Je rentre chez moi.