Alors, aujourd'hui, un titre qui devrait rappeler pas mal d'excellents souvenirs à beaucoup d'entre vous.
C'est la reprise de"I will survive" par le groupe Hermès House Band, chanson qui a servi d'hymne à la coupe du monde 1998, remportée, on s'en souvient tous par la France, le 12
juillet.
Pour moi, ce jour fut l'un des plus douloureux de ma vie. En effet, je vivais
depuis 11 ans une belle histoire d'amitié avec un garçon et j'avais eu la faiblesse, ou la bêtise, de penser, qu'au-delà de cette amitié, il pouvait y avoir autre chose. Sauf que, ce merveilleux
12 juillet, ce garçon m'a présenté sa petite amie. Une fille qui avait 10 ans de moins que moi et dont il était éperdument amoureux.
Nous avions passé la journée ensemble, il avait fait tout son possible pour que je ne puisse que constater leur amour et le soir, je suis rentrée chez moi, seule et désespérée. Mais... dans les
rues, les gens étaient en liesse ! Evidemment ! La France gagnait. Dès qu'un but était marqué, j'entendais des hurlements de joie. Des gens sortaient des bars, criaient à leurs fenêtres. Ils
m'interpelaient :"Ouaiiiiissss, on va gagner, on va gagner !!!". Et moi, j'avais le coeur en morceaux. Je les regardais, comme extérieure à moi-même. J'avais envie de disparaître et de ne
plus entendre cette joie qui me semblait indécente face à mon "malheur". Je savais, ce jour-là, que je perdais l'espoir d'un éventuel amour mais surtout, j'étais sûre et certaine que notre amitié
ne pourrait survivre non plus, contrairement aux paroles de la chanson...
Et en effet, cette amitié s'est effondrée pour beaucoup de raisons. J'en ai longtemps voulu à ce garçon de m'avoir dit tout ce qu'il m'a dit par la suite et puis, je me suis souvenue de cet adage
"Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage.". Toute la rancoeur qu'il a déversée sur moi par la suite n'était que la partie immergée d'un iceberg que j'avais sous les yeux depuis des
années, mais que je refusais de voir.
Aujourd'hui, j'ai réussi à conserver de ces années quelques bons moments, quelques instants complices que nous avons partagés. Je lui ai pardonné. Il a fallu du temps parce que mon côté
"Caliméro" espérait toujours avoir une chance de prouver une injustice flagrante... Mais, avec le temps, va, tout s'en va et c'est mieux ainsi. De son côté, il a certainement tourné la page
depuis bien plus longtemps que moi. Et c'est mieux ainsi aussi.
Et donc, pour en revenir à cette chanson, quand je l'entends, j'ai toujours un
petit pincement au coeur parce que je me rappelle cette journée "extraordinaire" où mon chagrin semblait tellement incongru au milieu de la liesse générale...