Alors quand j’étais ado, rebelle et conne, je détestais quand les profs nous disaient ça, ne comprenant pas pourquoi ils ne voulaient pas qu’on mâche du chewing gum. Après tout, si on ne faisait pas de bulle et qu’on ne les collait pas dans les cheveux du voisin, qui ça dérangeait ?
Puis j’ai grandi, j’ai perdu mes cheveux gras (le shampoing, ça aide, j’avoue), mes boutons, quelques bourrelets et surtout ma connerie et j’ai compris. Plantage du décor. Je suis dans le métro, je reviens d’un déjeuner, je suis détendue du string, tout va bien. A une station, une fille entre et je me dis « oh ouah ! ». Une belle fille comme je les aime, brune, élégante sans être arrogante, un visage fin, des cheveux un peu sauvageon, une silhouette harmonieuse. Mode sans être modasse, tout bon. Alors que j’admirais les traits de cette délicate princesse (oui, je suis esthète, je mate aussi les filles), horreur : la voilà qui ouvre et ferme sa bouche pour nous laisser admirer ses amygdales et surtout un bout de chewing gum mastiqué tout blanc. Ah mais t’as tout gâché, tu repasses au rang de roturière, vilaine !
Alors je suis désormais l’ennemie des chewing gums. Ou du moins de leur mastication flagrante et peu flatteuse. D’abord, je vous ferais dire que le chewing gum, ça fait gonfler le bidou parce qu’on avale de l’air et ce n’est pas bon. Alors y a bien une étude qui dit que le chewing gum fait maigrir mais faut mâcher très vite (100 mouvements secondes, bonjour le truc), que ça couperait l’appétit mais vous n’avez qu’à mieux manger le midi, na ! Et pour les pragmatiques de l’haleine (dont je suis), je n’ai qu’un mot pour vous : ricola. C’est sans sucre et en plus, c’est laxatif (faut pas trop en manger). Donc concrètement, le chewing gum, on peut très bien s’en passer surtout vu la durée du goût.
Et puis une fille qui mastique tout le temps, c’est vulgaire. Y a qu’à voir, dans tous les films caricaturaux, la fille vulgaire tendance péripapéticienne est blonde à grosses racines noires et pointes fourchues, ongles et lèvres rouges, bide à l’air (option bourrelets souvent), créoles aux oreilles et elle mâche du chewing gum. Même que des fois, elle fait des bulles avec, quelle pitié, quand même. A-t-on déjà vu une femme distinguée mâcher du chewing gum ? Avez-vous déjà vu Anna Mouglalis, Ines Sastre, Carole Bouquet ou je ne sais quelle autre mâcher du chewing gum ? Imaginez Julia Ormond dans la pub pour le rouge de Chanel: « *mastique* *mastique* dis *mastique* tu l’aimes ma bouche ?*mastique* *mastique* ». Non mais soyons sérieux, le chewing gum est irrémédiablement vulgaire.
Et cerise sur le gâteau, ça fait du bruit. Et vous le savez, mes pioupioux, je suis la psychorigide de service en terme de mastication et de bruit de bouche, y a rien qui me donne plus envie de frapper quelqu’un que ça. Même quand mon N+1 fait craquer ses articulations, ça me donne moins envie de taper qu’un bruit de mastication. Ca tombe bien, je crois que je ne suis pas censée taper mon responsable direct. Mais je viens de le traiter d’andouille, je crois que c’est pas mieux (mais il m’avait traitée de quiche, je trouve que c’est un juste retour des choses). Bref, déjà que mâcher, ça m’est auditivement pénible, mâcher un bout de caoutchouc qui n’a plus de goût au bout de 15 mn (rien que pour nous forcer à en prendre un autre), non, non, noooooooooooon ! Et puis, ce n'est juste pas du tout pétassista. La pétassista est parfaite mais ne dévoile pas ses secrets, c'est comme si elle se baladait avec des lingettes anti transpirantes sous les bras alors qu'elle est en débardeur. La pétassista est juste mystérieusement fraîche.
Voilà, ceci était un communiqué des ennemies résolues du chewing gum. Sur ce, je vais à la wifilles.
PS potin : C'est vrai qu'Inès Sastre sort avec Grégoire ??