madame Cottençon ?

Dans le bus 88 je me suis installée à ma place préférée, derrière la séparation intérieure vitrée après les portes de sortie, là où ça forme comme un compartiment pour deux personnes. Il y a un petit panneau sur la paroi vitrée qui informe sur les transports qui seront mis en place pour la Fête de la Musique, dimanche prochain.

A côté de moi, la femme téléphone, le visage un peu détourné vers la vitre, sur l'extérieur. Pour une fois la demi-conversation n'est pas vraiment gênante, presque intéressante. Elle porte sur des restructurations et des licenciements attendus à France Télévisions.
Je connais cette voix, cette intonation.

La courte conversation terminée, la femme prend congé de son interlocuteur. Elle change de posture, regarde maintenant droit devant elle, et je distingue mieux le reflet de son visage sur la vitre de la séparation. Je vérifie mon intuition sans avoir besoin de la dévisager :
- madame Cottençon ?
Elle me sourit. Je lui dit que c'est sa voix...
Elle s'excuse gracieusement pour la conversation téléphonique. Je lui demande si elle est au théâtre en ce moment. Non, mais elle fait des lectures. Et nous parlons festivals estivals... celui de Grignan [lien] où elle sera et qu'elle me recommande chaleureusement, celui des Correspondances de Manosque [lien] où je retournerai cette année fin septembre, dont elle a beaucoup entendu parler mais qu'elle ne connait pas encore.

Nous nous souhaitons une bonne soirée et un bel été. Je descends boulevard Pasteur.