Magazine Journal intime

Correspondances : Connes doléances ou règlement de comptes chez Julie et PapaZen

Publié le 17 juin 2009 par Imparfaiteetalors
De : Julie
Envoyé : 16 juin 2009
À : Anik
Objet : : Connes doléances ou règlement de comptes chez Julie et PapaZen
Allô Anik,
J’espère que tu vas bien cette semaine! Pour ma part, ça sent les vacances et ça sent bon!
Eh oui! PapaZen et moi nous nous envolerons vers le vieux continent cet été. Nous partons tous les DEUX pour la première fois depuis la naissance de GrandeSoeur. Nous partirons le 9 et nous reviendrons quelques jours plus tard (du même mois et de la même année, nous n’avons pas osé pousser l’audace plus loin!).
Nous devrions théoriquement commencer à ressentir l’allégresse de cette divine lune de miel sur nos humeurs… comme une joie immense qui nous envahit jusqu’à ce qu’on manque de souffle… pourtant, on est bel et bien humains, car on ne manque pas de se « renoter » nos petites faiblesses, comme en fait foi le débat suivant :
« PapaZen, qui se cherche désespérément un coin sur la table de la cuisine pour plier une brassée - C’est moi ou ça fait plusieurs jours que tu ne prends pas le temps de ramasser les miettes du déjeuner sur la table?
Julie, qui esquive l’attaque en proposant deux hypothèses plausibles - Peut-être parce que j’ai déjeuné debout en donnant à Frérot sa purée parce que les filles avaient 56 affaires à me demander… ou peut-être parce que ça fait plusieurs fois que je vous demande de mettre vos couverts sales dans le lave-vaisselle…
PapaZen, qui commence rageusement à plier les débarbouillettes - Il me semble que la maison est à l’envers depuis quelque temps…
Julie, qui réalise que « quelque temps » dure depuis un méchant bout - Bien, j’avais les 3 enfants avec moi aujourd’hui. À ma décharge, on est sortis à la « bebilothèque », à l’épicerie et chez la coiffeuse. On est cinq hein, ça salit plus. C’est une logique mathématique indéniable. J’en ai fait un peu de ménage, si tu veux savoir. J’aurais peut-être eu le temps d’en faire plus si je n’avais pas eu à ramasser tes bas dans le salon, tes papiers de gomme sur la commode ou à trier le mont Éverest de linge sale avant de le mettre dans la laveuse …
PapaZen – Ou peut-être si tu ramassais ce qui déborde des armoires plutôt que ce qu’il y a à l’intérieur…
Julie – Pah! Ce qui déb… tu vas être bien content quand on n’aura plus rien de superflu dans la maison. Ça va se ranger d’un pet… mais d’ici là, je le sais, c’est pas beau… D’ailleurs, tu es injuste, GrandeSoeur s’est déchainée à faire un ménage digne de ce nom dans la salle de jeu avant que tu n’arrives parce qu’elle ne voulait pas que tu mettes ses bricolages dans un sac-poubelle…
PapaZen – Pourquoi tu la laisses bricoler avec tout ce qu’elle veut?
Julie – Peut-être parce qu’elle trouve les trucs à récupérer que tu jettes dans la poubelle?
S’ensuit une pause au milieu des hostilités.
Julie - C’est moi ou, ça fait des semaines que je te demande de passer au garage pour la voiture?
PapaZen - Ouais, je devrais pouvoir régler ça sous peu…
Julie, qui réalise que « sous peu » dure depuis un méchant bout – Alors je pense mettre du rose fluo sur ta « to do list » sur le frigo pour que tu n’oublies pas… à moins que je prenne le rendez-vous pour toi?
PapaZen, qui ne s’en laisse pas imposer - Très drôle, en échange, tu pourrais passer des coups de fils pour le baptême de Frérot?
Julie, dont, curieusement, les rudiments de négociation appris au Monopoly lui reviennent en mémoire - Aucune chance! Cours toujours, mon lapin. Je n’ai pas le temps. Au pire, présente-toi au presbytère et tente d’émouvoir la dame qui s’en occupe.
PapaZen - « Je n’ai pas le temps » est un argument plutôt faible. J’en reviens à ta liste… tu me fatigues avec tes listes… il y en a partout!
Julie - Si tu les regardais un peu mieux, tu n’oublierais pas d’acheter ce qu’il faut à l’épicerie… en l’occurrence, je n’aurais pas eu besoin d’y retourner aujourd’hui ce qui m’aurait donné plus de temps pour ramasser les miettes sur la table et, en prime, je n’aurais pas besoin de te harceler jusqu’à la fin de tes jours pour que tu…
PapaZen - … achètes ce qu’il faut pour faire de la céramique dans la salle de bain. J’ai compris!
Silence radio.
PapaZen, tout d’un coup réflexif et ayant visiblement oublié la teneur de son dernier reproche, peut-être en raison de sa méditation profonde à remettre en paires tous ces petits bas d’enfants qui ont perdu leur jumeau quelque part dans le cycle de lavage - Je pourrais faire les achats samedi. Et on pourrait faire des Bob, le bricoleur de nous dimanche. Pourrais-tu me préparer une liste avec les questions qu’on se pose pour que je n’oublie rien? »
Bref, j’imagine que tu vois bien le topo… Tout ça se résume à une flopée de petites manies qui nous sont personnelles et qui nous titillent le gros nerf.
Comment ça se fait qu’on s’obstine pour des broutilles alors qu’on s’entend sur les grandes orientations? Pourquoi s’empêtrer dans les détails quand on a pourtant des valeurs communes? Pourquoi on perd de l’énergie sur ce qu’on ne pourra pas changer chez l’un et l’autre? Il laisse sa Presse traîner tous les matins, et alors? Moi mon bureau est un foutoir total. On fait une équipe du tonnerre auprès des enfants. On se complète bien. J’ai le sentiment de bien faire mon boulot de mère et PapaZen mérite souvent une médaille pour son implication dans la famille.
Ça ne devrait pas être ça le plus important?
Julie


Anik répond à Julie


De : Anik
Envoyé : 17 juin 2009
À : Julie
Objet : RE : Connes doléances
Salut Julie!
Je lisais votre conversation et je nous reconnaissais tout à fait. Pas tant dans la liste de choses à faire que dans le ton. La balle qu’on se renvoie si facilement, ça ressemble à notre vécu aussi.
Et tes questions existentielles, à savoir pourquoi s'attarder aux détails quand nos valeurs et objectifs généraux se rejoignent, bien je cherche encore la réponse. Existe-t-elle seulement ? Ça doit bien faire 10 ans que je me pose le même genre de questions... Et personne pour y répondre : c'est plus fort que moi, tout simplement. Des fois, remplie de bonne volonté, je me dis : « Bon, lâche prise. Arrête de lui en vouloir pour ce qu'il ne fait pas et concentre-toi sur ce qu'il fait, c'est-à-dire être un bon père avec les filles. ». Cette résolution dure habituellement… jusqu'à la première tâche qu'il n'a pas faite à temps ou convenablement. Alors, on oublie le lâcher-prise pour moi jusqu'à maintenant !
Dans le fond, je voudrais un mari parfait : bon père, bon amant (sans parler d'un corps à faire saliver, avec de beaux abdos bien découpés) employé modèle et travailleur hors pair à la maison pour faire toutes les « jobs d'homme ». C'est bien beau le féminisme, mais il reste que m'occuper de l'auto, tondre la pelouse, réparer des meubles, ramasser les poubelles, brancher les appareils technos et faire le BBQ, je ne veux rien savoir (peut-être parce qu'avec toutes mes tâches de « femmes », de toute manière, j'en ai déjà plein les bras). Sauf que j'ai souvent deux choix : soit je le fais pareil, soit j'attends que PapaRelax décide de le faire. Et côté patience (ou impatience), bien je ne lui arrive pas à la cheville.
Alors, je peux accepter que personne n'est parfait, respirer et relativiser, ou encore continuer comme maintenant et péter les plombs à intervalle régulier, sensiblement toujours sur les mêmes détails insignifiants, mais qui tombent sur le système à la longue. Comme c'est la fête des Pères en fin de semaine, je vais tenter l'approche numéro 1. Je me souhaite bonne chance ! ;o) J'en aurai bien besoin !
À plus !
Anik
P.-S. Pour les visites au garage, j'ai carrément fait signer un contrat à PapaRelax pour qu'il s'engage à faire la révision mécanique de sa nouvelle-voiture-avec-tous-les-gadgets-inimaginables dans les temps prescrits, sans quoi je me paye un voyage dans le Sud TOUTE SEULE à chaque fois qu'une mise au point est en retard de plus de 3 semaines… Je peux te dire que j'ai hâte en novembre, il va sûrement avoir oublié ! Cuba, me voilà! Il va capoter, une semaine avec les enfants, mais je n'ose pas trop imaginer l'état de la maison à mon retour…


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