Relation entre inflammation et neurodégénérescence au cours de la SEP
Des études récentes suggèrent que dans la Sclérose en Plaques (SEP) progressive, la neurodégénérescence pourrait survenir indépendamment de l'inflammation. Le but de cette étude était d'analyser
s'il existait une corrélation entre l'inflammation, la neurodégénérescence et la progression de la maladie, tout en tenant compte de l'activité lésionnelle et de l'évolution clinique. Une
attention particulière était portée sur les formes progressives de SEP.
L'étude reposait sur la quantification des différentes cellules inflammatoires et la mise en relation avec l'atteinte axonale dans des autopsies de 67 patients décédés de SEP à différents stades
de la maladie et dans 28 autopsies d'individus indemnes de maladies neurologiques ou de lésions cérébrales.
Les auteurs ont montré qu'il existait une inflammation au niveau du système nerveux central (SNC), non seulement dans les SEP actives et rémittentes, mais également dans les SEP
secondairement progressives (SP) et primaires progressives (PP). Toutefois, la présence des lymphocytes T et B était corrélée à l'activité des lésions démyélinisantes (actives). Alors que la
présence de globules blancs (cellules productrices d'anticorps) était plus importante dans les formes SP et PP de SEP.
Ainsi, il semblerait qu'il existait une forte association entre l'inflammation et l'atteinte axonale pour tous les patients SEP y compris pour les personnes atteintes d'une forme progressive de
la maladie. Par ailleurs, les auteurs ont montré que chez les patients les plus âgés (moyenne 76 ans) dont la maladie évoluait depuis longtemps (moyenne 31 ans), le nombre de cellules
inflammatoires dans les lésions ainsi que l'étendue de l'atteinte axonale étaient similaires à ceux observés chez les témoins appariés pour l'âge.
En conclusion, cette étude suggère une forte association entre inflammation et neurodégénérescence quelque soit la forme de la maladie. De plus elle semble indiquer que le processus pathologique
de la SEP pourrait « s'atténuer » chez les patients âgés dont la maladie évolue depuis longtemps. Néanmoins, d'autres études sont nécessaires pour comprendre les mécanismes intervenant
dans les différentes formes de la maladie.
Frischer JM et collaborateurs, Autriche.Brain Mai 2009.