Je me souviens. Le trottoir fumait sous la chaleur de juillet. Un homme est arrivé. Chemisette et tête nue. Il suffoquait. A un mètre derrière lui suivait sa femme emballée dans une cotonade noire. Une fente pour les yeux, à peine plus large que celle des horodateurs. J'ai eu peur. De quelles profondeurs de l'histoire humaine ce spectre féminin avait-il surgi ? Pourquoi le silence était-il soudain si violent ? N'était-ce pas que, témoins désemparés, nous redoutions que cette violence-là s'abatte un jour sur nous ? Au-delà de toute considération religieuse ? Alors, je salue l'initiative des 58 députés français, toutes tendances confondues, qui viennent de cosigner un texte visant l'interdiction de la burka sur le sol national. Ces fantômes, qu'ils rient jaune ou bleu, ou noir, sont intolérables. La négation du corps, la négation du plaisir imposées par les obscurantistes religieux ne devraient pas avoir droit de cité. Evidemment, cette interdiction, si elle est avérée, ne manquera pas de soulever des problèmes dans son application. Des femmes diront qu'elles ont choisi sans subir de pressions l'effacement de leur charnure. Il faudra être ferme dans le respect de cette loi. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. L'islam modéré mérite notre considération mais pas les suppôts diaboliques de Téhéran et d'ailleurs.