(Voilà un billet qui date de Mathusalem, vu que Fanfan est reviendue en Gelbique depuis belle lurette, mais je l'ai extrait de mon stock de 130 pages de billets, voilà à quoi sert ce stock, à combler les jours où je suis fade de chez fade, busy de chez busy, voire les deux... bonne lecture.)
L'autre soir, mon téléphone a sonné. Ce qui relève de l'exploit, car je me demande jour après jour après jour pourquoi j'ai une ligne fixe, puisque les seuls appels que je reçois émanent de sociétés qui veulent me vendre du vin, un canapé en cuir (du moins si j'ai un mari, ce qui n'est pas le choix donc je m'en débarrasse illico presto) ou des abonnements téléphoniques.
Quand il a sonné donc, j'ai pensé que c'était Fanfan, ma cop expatriée de l'autre côté de la petite flaque (mais qui revient bientôt). Passque c'est la seule et unique personne qui me téléphone (pleurez pas, on le sait que je suis une petite chose seule et abandonnée).
J'ai donc décroché, prête à murmurer un « hello my dear » (enfin un « allo », mais in english ça le fait).
Et j'ai entendu une voix grave me dire « Madame Valente » ?
A moins que Fanfan ait abusé d'hormones mâles (par voie orale s'entend - enfin je me demande si cette expression exprime totalement le fond de ma pensée qui est « via médicaments »), ce n'était pas elle.
C'était un homme. Avec une voix d'homme. (cf la Boum 2).
Qui voulait me fourguer un abonnement pour un magazine... auquel je suis abonnée. Ouf, trois fois ouf, j'allais pouvoir m'en débarrasser facilement. Pour ne pas le citer, il s'agit du Vif l'Express. Ne vous écroulez pas de rire en m'imaginant lisant ce magazine, moi, Anaïs, la déneuronée fan de séries télé, de films romantico-débiles et de magazines pour filles. Chuis abonnée pour mon boulot. Pas mon vrai boulot. Mais mon second boulot, oùsque je rédige des newsletters consommation chaque semaine. Comment, vous êtes pas abonnés à mes newsletters qui vous apprennent plein de choses en matière de consommation ? Paaaaas bieeeeeen. Je vous en parlerai un jour si ça vous tente, passque j'avais prévu un billet pour vous en parler, mais je l'ai jamais publié, comme d'hab...
Bref, j'ignore pour quelle raison, j'ai commencé à m'empêtrer dans des explications complexes pour justifier que mon abonnement ne me parvenait pas chez moi mais au bureau, parce que ma boîte était trop étroite, passque mes vilains voisins me volent mon courrier, passque mon employeur me paie cet abonnement, mais pas boss chéri, un autre employeur, pour les articles « sérieux » que j'écris et patati et patata.
Et plus je parlais, plus je m'emberlificotais dans mon phrasé. Plus ça passionnait mon vendeur qui ne pouvait rien me vendre.
Il a alors voulu savoir ce que j'écrivais et tout et tout. Et en détails ma bonne dame.
Comme dans un élan de solitude extrême qui pousse la patiente à se confier à son psy, j'ai tout déballé : la création du blog, les chroniques, les livres, les articles « sérieux », les articles pour les consommateurs (ces deux types d'articles n'étant bien sûr pas publiés sur ce blog, mais bien sur un site « sérieux »), toutes les jolies choses qui me sont arrivées, le plaisir d'écrire et ainsi de suite durant un temps fou fou fou.
Keskon a causé lui et moi.
Passqu'ensuite ce fut son tour : son site, sa passion, les propositions qu'il a reçues, ses craintes, ses espoirs.
On a beaucoup parlé, on a échangé des conseils, on s'est congratulés rapport à nos projets super géniaux.
Puis on a raccroché.
Et à ce moment-là, j'ai réalisé ...
J'ai réalisé qu'il avait toutes mes coordonnées, puisqu'il m'avait téléphoné.
Vlà que j'avais confié tout mon blabla Anaïssien à un total inconnu qui avait mes coordonnées réelles.
Diantre, Anaïs, quand donc vas-tu t'offrir un nouveau neurone ?