Magazine Journal intime

La Curée…

Publié le 12 juin 2009 par Lemondedelea

« La raison du plus fort est toujours la meilleure, nous l’allons montrer tout à l’heure ». Telle la fable de Monsieur Jean de La Fontaine, le loup et l’agneau : tellement vraie, tellement d’actualité.

Force est de constater que je n’ai pas vraiment le choix, je suis dans la situation du pot de terre contre le pot de fer (devinez qui a le rôle du pot de terre dans l’histoire…), ma peau ne vaut pas cher, et ma cause est d’ores et déjà entendue.

J’ai donc accepté de renoncer à mon nom commercial et je me suis mise à la recherche d’une nouvelle appellation qui ne dérangerait plus personne.

Après moultes coups de téléphone, avis de conseillers : je ne sais pas si vous voyez…

Mais si, mais si ! Vous savez bien ; ceux qui conseillent mais qui ne se mouillent jamais style CCI, INPI….

Et c’est très bien fait comme système :

Il y a tout d’abord le conseil gratuit, qui ne vous apporte aucun élément de réponse fiable, mais qui a l’avantage de ne rien vous coûter, vous pouvez l’avoir en ligne sur internet, mais vous avez même la possibilité d’avoir quelqu’un au téléphone, en vrai, pour vous rassurer.

A côté de ça il y a le conseil payant, dont le coût se justifie car c’est une véritable étude très complète qui est menée pour vous à l’issue de laquelle vous recevez un gros dossier par courrier, une grosse enveloppe avec, à l’intérieur, toutes les copies des documents auxquels vous avez eu accès lors du conseil gratuit ; en conclusion : pas plus d’élément de réponse au final.

D’ailleurs c’est écrit partout sur les documents ou sur internet et on vous le confirme de vive voix quand vous voulez : PERSONNE ne vous dira un jour : OUI ! Allez-y ! vous pouvez prendre cette appellation.

En résumé on est jamais à l’abri qu’un jour ou l’autre le genre d’attaque dont je fais l’objet aujourd’hui ne vous retombe sur le coin de la figure ; bref, moi j’appelle ça du foutage de G….

J’avais osé penser, je m’étais permis d’espérer même que je pourrais au moins conserver le prénom de ma petite fille.

Que nenni ! Vous le croyez vous ? Qu’elle ne fut pas ma surprise de recevoir un nouveau courrier dans lequel ”on”, euh pardon, mes détracteurs me somment d’enlever jusqu’au prénom Léa. (”Détracteurs” quel mot juste, tout comme dans Harry Potter, ces monstres qui vous glacent et vous enlèvent toute vie…).

C’est ce qui s’appelle tomber de Charybde en Scylla, aller de mal en pis, c’est comme on veut…

Nouveau courrier 3 fois plus épais que le premier rédigé par leur juriste. J’en suis même à me demander s’il n’est pas le seul dans cette boîte à vouloir me pourrir la vie. En fait j’ai reçu une espèce de gros erratum : Oh pardon Madame, on avait omis de vous donner la liste complète de nos marques déposées. Voilà qui est fait cette fois, mais pas sûr qu’il n’en traîne pas encore une ou deux dans un fond de tiroir. On n’en a peut-être pas encore fini avec vous…

Voilà que l’effort que j’ai consenti ne suffit pas. Ils se sont octroyé jusqu’au prénom Léa et c’est à l’âme même de ma boutique qu’il me faut renoncer. C’est à pleurer tant c’est écœurant.

A la lecture du courrier je n’ai eu qu’une envie tellement j’étais en rage : décrocher le téléphone et leur déballer tout ce que je pense d’eux et de leurs méthodes, ça me ferait certes grand bien, mais ça ne fera pas avancer le schmilblick, et surtout je risque d’agresser une pauvre personne qui ne sera peut-être même pas au courant de cette affaire, voire tout simplement de mon existence.

Comme on dit : ”le silence punit l’insolence”. Et comme je n’ai pas prévu d’échanger des courriers vitam aeternam avec ces individus, je travaille activement sur ma boutique et sa nouvelle appellation.

Voilà donc la situation à ce jour : j’ai juste une épée de Damoclès au dessus de la tête.

Elle est pas belle la vie ?

Catherine.


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