Bac de philo

Publié le 18 juin 2009 par Beatrice29
Tous les ans à la même époque, c'est pareil. On nous donne aux infos les sujets du bac de philo. Et à chaque fois, je repense à ce que disait mon prof de philo justement par rapport à ça. Ça l'énervait d'entendre tous les ans les journalistes donner les sujets comme si tout le monde pouvait faire de la philo, comme si c'était une matière "distrayante" à la portée de tous. Alors, en théorie, oui, bien sûr, on est tous capables de réfléchir aux sujets qui sont proposés mais on ne fait pas de la philo et surtout pas une dissertation de philo pour autant.
Tout à l'heure j'ai entendu l'un des sujets de cette année : "Est-il absure de désirer l'impossible ?". Bon, eh bien,là, comme ça, je peux certainement vous pondre un article sur ce thème et je suis sûre que vous aussi. Mais, aurons-nous fait un devoir de philo ? Aurons-nous les références correctes ? Aurons-nous la technique de la dissertation ? Serons-nous capables de citer des auteurs ? Des phrases de grands philosophes pour illustrer nos propos ? Non, je ne pense pas. Nous aborderons un sujet, sans doute intéressant mais nous ne ferons pas de la philosophie. Nous philosopherons et nous broderons avec nos moyens sur un thème...
C'est une matière très difficile, la philo. On n'en fait qu'un an mais c'est très exigeant, je trouve. J'aurais aimé en faire plus longtemps. On en fait un an, en terminale et puis, à moins de se lancer dans des études spécifiques, après, on n'en fait plus... sauf la philo de comptoir entre amis ou même sur nos blogs.
Mon premier devoir de philo c'était "La déception". Vaste sujet. Je n'avais aucune connaissance particulière. Les philosophes célèbres, j'ignorais jusqu'à leur nom. J'étais incapable d'illustrer mes propos ou d'argumenter avec autre chose que des éléments de ma petite vie. Mais, c'est pas ça le but d'une dissertation philosophique. Pas du tout. Je me souviens de certains élèves qui avaient parlé de leur déception lorsqu'ils n'avaient pas pu acheter le dernier t-shirt à la mode... Ben oui, c'est une déception mais c'est pas très philosophique. Le prof nous avait expliqué ce qu'il attendait et là, j'avais pris conscience de la complexité de ce type de travail.
Et pourtant, tous les ans on continue de nous donner en pâture les sujets du bac, comme si monsieur et madame tout le monde allaient dès cet après-midi rédiger 5 copies doubles sur les théories du langage ou du développement technologique... Dans les prochains jours, les journalistes donneront-ils les sujets de maths ou de physique ? Non. Bien sûr que non. Ce sont des matière sérieuses, avec lesquelles on ne plaisante pas entre la poire et le fromage et surtout, on ne considère pas que des amateurs sont capables de s'y intéresser. Mais la philo, c'est différent... apparemment.