- "Onze ans de prison requis contre Cécile Brossard au procès Stern".
Ses avocats avaient voulu plaider le crime passionnel pour essayer d'obtenir une peine allégée pour leur cliente qui a assassiné son amant au moyen d'une arme à feu en février 2005 mais cette qualification a été rejetée par la cour. Il s'agit donc d'un meurtre.
Cécile Brossard a tenté d'expliquer qu'elle était éperduement amoureuse de sa victime...
- "Dix ans de prison requis contre Véronique Courjault".
La mère infanticide se verrait refuser la qualification de "déni de grossesse" au profit de celle de "refus de maternité", ce qui ferait qu'elle serait reconnue ayant moins de circonstances atténuantes malgré les problèmes psychologiques révélés par les experts.
Cette femme a un mari et deux enfants. Elle est, donc, capable d'amour en général et d'amour maternel en particulier et, pourtant, à trois moments de sa vie, elle a été incapable de la moindre once d'amour maternel en étranglant trois nouveaux nés.
Ces deux titres ainsi associés, hormis l'horreur ou le dégoût qu'ils peuvent m'inspirer, m'interpellent sur le naufrage de l'Amour...
Je ne juge pas, je constate, je m'interroge...
C'est un peu dans la suite de mes questionnements du mois de décembre...
Je suis perplexe...
Comment peut-on être dénué, au point de tuer, de tout sentiment d'Amour ? Que ce soit parce que l'amour a fait place à d'autres sentiments (la haine, par exemple) ou parce qu'il n'existe absolument pas (pour le cas de la mère infanticide) ?
Comment l'Amour peut induire une telle volonté de destruction, d'anéantissement ?
Tant de questions !
L'Amour devrait être porteur de vie, d'espoir, de bonheur. Il devrait nous élever. Il peut aussi, malheureusement, être porteur de tristesse...
Mais si on y regarde bien, l'Amour est également l'étendard que l'on brandit pour tenter de justifier les pires horreurs !!!
C'est par Amour de et pour Dieu (quel qu'il soit) qu'on torture, qu'on tue, qu'on massacre.
C'est par Amour de et pour l'autre qu'on tue l'amant(e) qui nous fait du mal ou celui qui est la cause de cet amour perdu et on va même jusqu'à parler de "passion", de cet amour si extrême qu'on perd toute notion de lucidité.
L'Amour serait la manifestation d'un désir qui, s'il est contrarié, frustré, évolue en haine... On en veut à l'autre de nous rendre dépendant de lui, on lui en veut de rejeter ou de ne pas ressentir l'amour que l'on ressent pour lui...
Comme il s'agirait du même sentiment, il suffirait de peu pour basculer de l'autre côté...
Certes, mais n'y aurait-il pas aussi un certain romantisme, hérité du XIXè siècle à dire qu'on a agi par amour plutôt que par haine ?
Alors, peut-être qu'à force de mêler les deux extrémités de ce même sentiment, les gens qui ont peur d'aimer on surtout peur de haïr un jour ?
Peut-être qu'à force d'utiliser l'Amour comme justification à notre haine, on finit par vider l'Amour de sa sublime essence, par le tuer à petit feu ?
A bientôt !
La Papote