Provence, once upon a time
Des stridulations de cigales, le mistral.
Des rafales de vents balaient les pavés et s’insinuent jusque dans les branches des hêtres.Les linges étendus se dressent à l’horizontale comme portés pas une force invisible.
Les dernières gouttes de rosée s’élancent vers le firmament comme autant de pensées légères. Les libellules vrillent et piquent aux grés des courants agitant fébrilement leurs ailes diaphanes et nervurées.
Des silhouettes se déplacent au loin. Ce ne sont que des formes grossières pour le moment. Les cheveux ébouriffés et les vêtements ondulants. Elles avancent courageusement dans un champ de lavandes. Ces dernières embaument l’air d’un parfum sucré et entêtant. Les ombres se courbent. Les yeux sont plissés pour discerner un semblant de chemin. Ils se rapprochent.
Ils abordent un tertre impressionnant. L’herbe y est plus rare. Un imposant rocher gris perce la surface comme un iceberg meurtrier. L’assemblée le contourne avec peine. Ils prennent appui sur tout renfoncement et se propulsent au sommet.
Ils marquent alors une pause. Les mains sur les hanches, la respiration difficile après tant d’effort. Ils profitent de la vue qui s’offrent à eux. A l’est, la surface miroitante d’un étang cerné d’oliviers et parsemé de joncs sifflants.
Au nord, un village aux toits orangés se dresse comme une parenthèse de civilisation. Des vitres captent les rayons du soleil pour renvoyer des éclats aveuglants. Des draps immaculés pendent entre les murs. Une route en piteux état plonge dans l’ombre d’une arche d’entrée.
Cette via romana serpente dans les champs qui s’étendent à l’ouest, jusqu’à portée d’yeux.
Le sud est caractéristique d’une exploitation excessive des terres que maints hivers ont rongé. Le sol est gris et sec. Les pierres sont polies et les dernières traces de labours se fondent dans le décor. Seuls des pissenlits et des mauvaises herbes cassent l’uniformité semblant clamer leur résistance.
On continue??? un peu de rêve ou d'images de voyage