degré III, XXXV
Publié le 20 juin 2009 par Moinillon
Ce serait en vain que je
voudrais cacher combien j’ai l’esprit peu subtil et pénétrant, et combien mes
connaissances sont bornées et mon ignorance profonde. Comme le palais de la
bouche juge du genre et de la nature des mets, que les oreilles délicates des
auditeurs jugent de la beauté des pensées de l’orateur, et que l’éclat du
soleil fait connaître la faiblesse des yeux, de même mes paroles font bien voir
mon peu de capacité; mais souvent l’amour nous porte à entreprendre des choses
réellement au dessus de nos forces. Je pense donc, sans oser l’assurer,
qu’après avoir parlé, ou plutôt en parlant de la fuite du monde, il convient de
dire quelque chose des songes, afin que nous sachions que les démons s’en
servent comme d’un piège pour perdre les âmes.
saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la fuite du
monde»