Max a changé, depuis 2006, il a laissé pousser sa queue de cheval et s'est tourné vers l'écriture.
A Saint-Remy-Chaussée, Max Peltier savoure les instants passés en famille. Lui qui a frôlé la mort apprécie plus que jamais les vraies richesses de la vie. « Il ne faut pas se regarder le nombril, mais vivre pleinement. Se faire plaisir, faire plaisir, partager et en profiter un maximum avec les gens qu'on aime », souligne-t-il.
Depuis sa greffe, en janvier 2006, Max porte un nouveau regard sur l'existence et saisit « cette seconde chance » pour sensibiliser le public sur la valeur du don d'organes.
Son histoire, à 55 ans, il la livre dans deux ouvrages intitulés La vie est une boucle (tome II, après la greffe). « Je suis né tout bleu, le cordon ombilical autour du cou. Après examens, le médecin a diagnostiqué une malformation cardiaque ». Une petite enfance marquée par un long séjour à la clinique d'Aix-en-Provence, l'insatiable soif de connaissances, l'accomplissement professionnel, l'amour, le mariage et la joie d'être papa, etc.,
Max emmène en douceur le lecteur jusqu'à l'hôpital Becker. Là, un inquiétant bilan vient de révéler une cardiomyopathie dilatée avec une arythmie chronique qui nécessite une greffe de coeur. « Le sentiment de vivre produit le courage quand on se sent en péril, parce que le bonheur n'est pas un gros diamant, juste un bon coeur ». Régulièrement suivi en consultation à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, il y fut conduit aux urgences par l'un des couples de sa fratrie qui l'avait retrouvé gisant inconsciemment sur le sol de sa cuisine.
C'était le 31 décembre 2005. Les jours de janvier s'écoulèrent jusqu'au 24 où « à 2 heures du mat le portable a sonné pour m'annoncer qu'un greffon m'attendait. Je me souviendrai longtemps de cette nuit ». Soit quelques semaines après avoir retrouvé son premier amour de jeunesse, Brigitte. Aujourd'hui à son côté, Max profite de sa nouvelle vie « comme quoi tout peut arriver, le visible, l'invisible et l'imprévisible ».
Un homme de coeur
Avec le décodeur du langage scientifique, il rassure les malades et leurs familles en expliquant ce qu'est une coronarographie, un CCE (choc électrique externe), un cathétérisme, holter thoratec, biopsie, etc. De l'attente du greffon à la rééducation, en passant par le rejet « un mot barbare puisque très bien maîtrisé de nos jours », Max Peltier est l'exemple parfait de la générosité humaine et du progrès de la science. Aux chevets des malades, il se rend volontiers pour procurer un peu de réconfort. « Avec la greffe, on ne gagne pas seulement des mois ou des années de vie, mais on retrouve l'envie de faire des projets, de construire quelque chose même si ce n'est pas rose tous les jours. ». Et d'ajouter : « Je suis sincèrement reconnaissant à l'être et la famille qui m'ont sauvé la vie ».
Enrichis par les témoignages de l'entourage, ses récits rendent également un bel hommage au corps médical et à la recherche scientifique. Sur ce, comme sa grand-mère disait, il rappelle qu'une bonne hygiène de vie permet de préserver son capital santé.
« Ce n'est pas parce que l'on veut être donneur qu'on sera forcément prélevé ».
En France, le prélèvement d'organes post mortem en vue de greffe répond en effet à des conditions bien particulières. Seuls les organes sains peuvent être utiles à la transplantation. En 2007, coeurs (268 dont 29 coeurs/poumons), foies (576), poumons (141), reins (6 487), pancréas (151), mais également cornées, larynx et parties de la trachée, tissus et membres supérieurs ont permis de répondre à 49 % des attentes
« Dans une famille, il n'y a pas d'âge précisé ou de statut idéal pour lancer la conversation, le plus important étant la spontanéité de celle-ci ». Don post-mortem « Il faut accepter les réticences et craintes quel que soit l'âge, sans porter de jugement », dit Max Peltier.
En 2007, 3 % des donneurs avaient moins de 16 ans, 31 % plus de 16 ans et moins de 45 ans, 37 % de 46 à 60 ans et 32 % plus de 60 ans. Même les personnes atteintes de diabète ou de sclérose en plaques peuvent donner leurs organes. Seulement voilà, notre société n'est pas préparée. Le besoin en greffons ne cesse de croître et ne permet pas de satisfaire toutes les attentes. Reprenant la loi bioéthique de 2004, le code de la santé publique stipule : « Si le médecin n'a pas directement connaissance de la volonté du défunt, il doit s'efforcer de recueillir auprès de ses proches, l'opposition au don d'organes de son vivant par le défunt ». En d'autres termes, cela signifie que toute personne est considérée comme consentante dans la mesure où elle n'a pas fait part de ses volontés.
source La voix du nord• CORINNE HANICOTTE
Information à faire confirmer car j'avais entendu dire que, partant d'un principe de précatuion, tant qu'on ne savait pas vraiment scientifiquement les causes de la maladie, ce n'était pas possible de donner avec une SEP?.....