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Sous mes pas

Publié le 22 juin 2009 par Eleken

Dans cette course, dans cette fuite, le contact rugueux de l’asphalte sur la plante meurtrie de mes pieds était un réconfort. Cela signifiait que j’étais encore vivante. Libre. Finie cette ville qui pour moi me rappellerait sans doute l’enfer jusqu’à la fin de ma vie. L’air était chaud, la nuit n’arrivait pas à chasser la chaleur suffocante des jours d’été. Ma robe de coton me collait à la peau à cause de ma sueur. J’essayais de ne pas ralentir ma course. De continuer à courir même si cela s’apparentait plus à de la claudication. Je ne savais même pas si je survivrais à cette nuit. Je ne savais même pas si je n’allais pas me faire arrêter dans les minutes qui venaient. Mais qu’importe, puisque j’étais libre. Pour la première fois de ma vie, je respirais l’air non vicié du monde, je me dirigeais selon mes pas et pas ceux d’un monstre.

Un coyote s’est mis à hurler au loin. Des phares sont apparus dans la nuit loin devant moi. J’ai quitté la route pour la deuxième fois pour aller me cacher dans le talus. Le désert commençait juste là où se terminait le bitume. Il n’y avait pas grand-chose pour se cacher. Tout juste quelques agaves et des buissons d’épines. Quelqu’un qui aurait roulé au pas ou en me cherchant m’aurait certainement trouvé. Il ne me restait plus qu’à espérer… La camionnette passa sans ralentir à ma hauteur. Quelques secondes plus tard je ne l’entendais plus. Quelques secondes, c’est à cela que tient ma vie maintenant.

— Eleken,
Et hop, un morceau suite d’un vieux texte

Dans cette course, dans cette fuite, le contact rugueux de l’asphalte sur la plante meurtrie de mes pieds était un réconfort. Cela signifiait que j’étais encore vivante. Libre. Finie cette ville qui pour moi me rappellerait sans doute l’enfer jusqu’à la fin de ma vie. L’air était chaud, la nuit n’arrivait pas à chasser la chaleur suffocante des jours d’été. Ma robe de coton me collait à la peau à cause de ma sueur. J’essayais de ne pas ralentir ma course. De continuer à courir même si cela s’apparentait plus à de la claudication. Je ne savais même pas si je survivrais à cette nuit. Je ne savais même pas si je n’allais pas me faire arrêter dans les minutes qui venaient. Mais qu’importe, puisque j’étais libre. Pour la première fois de ma vie, je respirais l’air non vicié du monde, je me dirigeais selon mes pas et pas ceux d’un monstre.

Un coyote s’est mis à hurler au loin. Des phares sont apparus dans la nuit loin devant moi. J’ai quitté la route pour la deuxième fois pour aller me cacher dans le talus. Le désert commençait juste là où se terminait le bitume. Il n’y avait pas grand-chose pour se cacher. Tout juste quelques agaves et des buissons d’épines. Quelqu’un qui aurait roulé au pas ou en me cherchant m’aurait certainement trouvé. Il ne me restait plus qu’à espérer… La camionnette passa sans ralentir à ma hauteur. Quelques secondes plus tard je ne l’entendais plus. Quelques secondes, c’est à cela que tient ma vie maintenant.


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