La table d’opération (gballand)

Publié le 23 juin 2009 par Mbbs

Je suis ligoté sur une table d’opération.* Comment me suis-je retrouvé dans cette position absurde ? Je ne suis pourtant pas malade. Je ne peux bouger aucun de mes membres. Je regarde autour de moi, personne… Ah !  une porte s’ouvre. Un homme entre, je connais son visage, je l’ai souvent vu dans le quartier, mais je ne savais pas qu’il était chirurgien. Il met son masque, saisit un scalpel et fait comme si je n’existais pas. Une femme vient d’entrer à son tour, en blouse blanche elle aussi. Comme c’est étrange, c’est ma femme. Je l’appelle, mais elle feint de ne pas me reconnaître. Elle  sourit à l’homme au scalpel, sort de mon champ de vision, et je l’entends  dire au chirurgien.
- On commence par quoi chéri ?
Pourquoi appelle-t-elle ce type « chéri » alors qu’elle ne le connaît pas ? Et le chirurgien lui répond d’une voix coupante.
- Le pénis !
A ces mots, mon sang ne fait qu’un tour, je m’agite, j’essaie de parler, mes lèvres semblent remuer mais aucun son ne sort. C’est fini. Je suis un homme mort. J’ai toujours su que ma femme ne m’avait jamais vraiment aimé, mais pour en arriver là, elle doit vraiment me haïr. Pourquoi s’acharner sur mon sexe qui n’a jamais fait de mal à une mouche ? C’est donc ça qu’elle lui reproche ! Elle l’aurait voulu laboureur alors qu’il a manqué d’ardeur ?
Ma femme s’approche de moi, me regarde comme si j’étais un inconnu, et me plaque méchamment un masque sur le nez. C’est fini, je m’endors. Quand je me réveillerai, si je me réveille, je ne serai plus jamais le même…

* Phrase extraite du livre de Marc Agapitla bête immonde – et inspiré par  l’univers si particulier de cet auteur, décédé aujourd’hui.