degré III, XXXVIII

Publié le 23 juin 2009 par Moinillon

La raison qui nous engage à parler des songes, après avoir dit quelque chose de la fuite du siècle, doit paraître évidente. En effet, lorsque, pour l’amour du Seigneur, nous avons renoncé à nos biens et à nos proches, et que, dans l’exil volontaire, nous nous sommes consacrés et comme vendus à Son service et à l’amour des biens célestes, les démons, jaloux de notre bonheur, tâchent de répandre le trouble et l’inquiétude dans nos âmes, par le moyen des songes. C’est ainsi qu’ils nous représentent nos proches, tantôt dans les pleurs, tantôt étendus sur un lit de mort, tantôt plongés dans le chagrin à cause de nous, et tantôt tourmentés par quelque malheur; mais celui qui croit aux songes, comme à quelque chose de réel, ressemble à une personne qui courrait après son ombre, et qui ferait des efforts pour la saisir.
saint Jean Climaque : L'Échelle sainte
«De la fuite du monde»