Le Pape a décidé qu'après l'année Saint Paul débuterait une année consacrée au sacerdoce ministériel. Dans l'Église catholique, les prêtres ont un rôle prédominant, puisqu'ils célèbrent l'Eucharistie qui est le centre et le sommet de la vie chrétienne. Ils sont plus de quatre cents mille dans le monde entier en augmentation globale, mais pas encore au rythme de la croissance du catholicisme en Afrique et en Asie. En Europe, on constate au contraire une décélération qui est en rapport avec la sécularisation d'une partie du continent. Benoît XVI considère, à l'instar de son prédécesseur, qu'il importe de ranimer la figure du prêtre dans le cadre de ses missions essentielles. C'est pourquoi il donne en exemple le célèbre curé d'Ars ainsi que le padre Pio qui ont incarné jusqu'à l'héroïsme le caractère sacerdotal.
Ce faisant le Pape reçoit l'assentiment enthousiaste des jeunes prêtres et des séminaristes qui ont dépassé largement la crise d'identité des années soixante et soixante-dix. Il n'est pas sûr par contre qu'il soit compris par l'opinion publique des pays sécularisés. Un sondage récent, à l'initiative du quotidien La Croix, faisait ressortir que les Français, même catholiques déclarés, considèrent plutôt les prêtres comme des animateurs sociaux ou culturels, dont l'identité spirituelle est imprécise et dont l'état est compatible avec toutes les conditions de la société civile : marié, homme ou femme, peu importerait. C'est toute la tradition du christianisme depuis les apôtres qui s'oppose à une telle neutralisation symbolique. Ainsi l'Église s'emploiera à restituer, durant toute une année, l'identité profonde de celui qui représente le Christ lui-même dans son œuvre de sanctification.