On n'est jamais si bien servie que par soi-même !! Guy Laroche - Avenue Montaigne

Bon, d'accord, je l'avoue, tout ceci est bien frivole !!!

En réalité, le fait de travailler dans une maison de couture et d'en tirer quelques profits personnels n'empêche pas de se sentir sur un petit nuage, d'autant plus qu'à cette époque le stress était inexistant tant dans le vocabulaire que dans cet environnement professionnel, et je continuais et continuais et continuais de m'asperger de ce merveilleux parfum Fidji ..........



et me vêtir en haute-couture........


Finalement, il m'arrivait de penser :

"on n'est jamais aussi bien servie que par soi-même"
ou plutôt par Guy Laroche !!!

Monsieur Laroche aurait d'ailleurs du m'en faire la remarque.

En effet, il m'était arrivée d'être invitée à l'une de ces soirées mi-branchée, mi-mondaine, où tout ce beau petit monde se retrouve.
J'étais accompagnée de cet ami qui m'avait pistonnée pour me présenter chez Guy Laroche. Il connaissait bien le couturier, mais je n'y avais pas réfléchi un seul instant. Je n'imaginais donc pas rencontrer mon employeur dans cette soirée.

Pour me rendre à cette fameuse soirée, j'avais bien évidemment prospecté minutieusement dans le placard aux "nanars" et m'étais généreusement servie, puisque je trônais dans une sublime robe du soir en mousseline bois de rose, agrémentée d'un somptueux boa en pétale de soie dans des tons assortis, réalisé par le moins célèbre M. Lemarié, le génial plumassier accessoiriste de toute la haute-couture parisienne et milieu du spectacle et de la danse.
Le boa en question n'était pas un "nanar", mais bel et bien un élément de la collection en cours!!

Ce soir là, j'étais plantée devant le buffet, en train de me servir généreusement de caviar, lorsqu'une voie connue m'interrompit.
Je me retournais et à ma grande stupfaction, je vis que mon employeur de couturier me contemplais avec un grand sourire..........................
Evidemment, j'en étais toute confuse et probablement toute aussi rose que ma robe, non pas pour ce regard admiratif fixé sur ma personne, ou plutôt sur ce que je portais, mais parce que je me sentais prise en flagrant délit, le fait de m'afficher avec ce fameux boa de la collection haute-couture en cours !!

Finalement M. Laroche rompit la glace, en me faisant remarquer que j'étais très élégante et que cette magnifique tenue m'allait comme un gant.

Je lui répondis avec un grand sourire non moins complice  :

"Guy Laroche Monsieur !!" ......

Je ne vous dis pas que le lendemain matin, très ponctuelle pour une fois, de retour avenue Montaigne, tout en m'aspergeant comme de coutume de ce parfum Fidgi, en passant par la boutique, je me suis empressée de remettre discrètement le fameux boa avec la robe qui lui était attribuée, et ni vue ni connue, je me suis jurée que l'on ne m'y reprendrait plus !!!!

Mais cela est une autre histoire.



C'était le fameux boa en question à gauche porté sur une autre robe.
Bon, inutile de vous impatienter



la suite arrive .......................................