Magazine Journal intime

Pour Annick, une réponse tardive à ses commentaires.

Publié le 24 juin 2009 par Araucaria

Bonjour Annick, rien à faire pour copier-coller cette réponse sur mon blog à la suite de tes commentaires...

Dès que tu auras pris connaissance de cette réponse, je supprimerai ce message. Je n'aime pas ne pas répondre, c'est un manque de courtoisie vis à vis des lecteurs-amis qui prennent le temps de venir me lire et ont la gentillesse de me laisser une trace de leur passage.

Je t'embrasse et te souhaite une douce journée.

PS : j'avais eu la sagesse de sauvegarder cette réponse "récalcitrante" au copier-coller...

Annick,
Je viens enfin répondre à tes commentaires...Je déteste ne pas apporter de réponse, car je vous lis tous très attentivement...Mais je pense que tu comprendras et voudras bien m'excuser... une grosse fatigue depuis un moment, un emploi du temps chargé, et des soucis...
Tu évoques l'attitude différente de tes grands-parents face à la guerre... Je n'ai pas connu ma famille paternelle, mais j'ai été élevée par mes grands-parents maternels qui évoquaient souvent les guerres... Ma grand-mère parlait même parfois de sa mère, parisienne, qui avait mangé du rat en 1870... Et puis, il y avait 14/18, avec "La Grosse Bertha", la guerre des tranchées d'où son premier mari était rentré blessé au Chemin des Dames... Mon grand-père, lui c'était l'Alsace envahie qu'il avait quittée a 16 ans, optant pour la France... Et puis, 39/45...avec les bombardements des gares de triages à proximité de leur domicile, des nazis qui faisaient bombance avec des collabos dans leur rue et qui avait fusillé un jeune homme, l'obligeant à creuser sa tombe... (la plaque était apposée sur le muret de l'école maternelle, en bout de rue)... mon grand-père convoqué à la Kommandantur, et puis les restrictions, et puis surtout mon oncle fait prisonnier à 20 ans dès les premiers jours de la guerre, rentré en 45, après avoir vécu en stalags et travaillé entre autre dans des fermes... Lors de ces discussions je me souviens qu'il y avait de la tristesse, mais pas toujours de haine. Oui, la haine, il y en a eu contre les nazis qui commettaient des exactions, mais beaucoup moins contre l'armée régulière...Je m'explique, ma grand-mère savait faire la part des choses, et se souvenait par exemple d'un vieux soldat allemand gardant une usine, où les civils allaient s'approvisionner en copeaux de bois pour alimenter leurs feux...Cet homme, humain sous l'uniforme qu'il n'avait pas choisi d'endosser, pleurait un jour la mort de son fils aviateur mort au combat.
Mon oncle qui a passé toute sa jeunesse en Allemagne, n'a jamais parlé de la guerre à ses enfants, j'ai du faire un résumé des discussions de mes grands-parents à mes cousins pour qu'ils connaissent un peu mieux la jeunesse de leur père...Mon beau-père, qui jeune-homme a effectué le débarquement de Provence a conservé la même réserve...il paraît que pour mes enfants (à leur demande) il consigne ses souvenirs dans un cahier...
En fonction de nos personnalités, nous n'exprimons pas les traumatismes et nos douleurs de la même façon.


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