Lors du flash back numéro 1, je vous avais parlé de mon premier petit job : celui de serveuse. Que j’ai exercé à plusieurs reprises. Je pensais qu’il ne pouvait pas y avoir pire. Mais en fait si carrément. Après avoir donc gagné quelques sousous dans le milieu de la restauration, je me suis dis que j’en avais marre de me faire draguer par des pov’ types, marre qu’on me parle comme si j’étais une demeurée parce que je sers ces messieurs - dames, marre de finir à deux heures du mat, la tronche en traviole pour me réveiller le lendemain à 7h du mat au radar. (Personne ne m’y obligeait, certes, mais souvenez vous que je me lève tôt, telle est ma maladie.)
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Et puis en dehors de ma pomme, y en avait un autre à qui ça plaisait moyen que je fasse ce boulot, c’est monsieur O. Il en avait un peu ras la tête de passer ses soirées dans un bar enfumé (à l’époque c’était possible) à essayer de finir son bouquin tout en me surveillant du coin de l’oeil. Bref un jour j’ai dit STOP in the name of love et je me suis demandé ce que je pouvais bien faire pour gagner ma croûte en étudiant en même temps. Vendeuse tiens pourquoi pas? Fini les horaires de merdasse, fini les tâches de sauce bolo et les embrouilles en cuisine.
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J’ai donc pris ma pochette de Cv et d’un pas joyeux j’ai commencé à déposer des candidatures dans des magasins que j’estimais pas trop relous et un tant soit peu ludiques, loisirs et création, nature et découvertes, la fnac…Vla t’y pas qu’un jour le magasin Résonances m’appelle. C’est trop moi qu’ils veulent comme vendeuse. Bizarre, je ne leur ai jamais présenté ma trombine…Mais pourquoi pas, le bien être, le bio tout ça c’est funky. Lors de l’entretien d’embauche, j’apprends qu’en fait ils ont chopé mon CV chez nature et découvertes car les deux entreprises appartiennent à la même famille (l’une au père, l’autre au fils). Après un entretien classique d’une demi heure, je suis embauchée pour le mois de juillet et août. je peux donc partir pour ma semaine de vacances le coeur léger.
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A mon retour de vacances, je reprend contact pour connaître mes horaires… et voilà ce qu’au bout du fil on me répond : Ah on vous a pas dit? finalement il y a eu une fermeture de magasin et on a du ré-embaucher leur personnel. On aura pas besoin de vous avant le 15 août ! En voilà une nouvelle qu’elle est bonne ! et je fais comment moi pendant un mois et demi sans un radis? Après quelque mise au point, on consent finalement à me faire travailler à la mi juillet. c’est déjà ça.
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Le jour J, je m’attend à ce qu’on me briefe sur le rangement des huile essentielles et qu’on m’explique un peu le topo… Et là, à ma grande surprise, la responsable du magasin, m’entraîne vers les caisses et me montre en quelques phrases, leur fonctionnement. Ben ça non plus on me l’avait pas dit ! Je vais pas être vendeuse ! Non , point du tout, je vais être caissière.
Enfin caissière, c’est un peu réducteur car j’ai aussi ma zone de vente rien qu’à moi. Et dans ma zone de vente voilà ce qu’on trouve :
- devant la caisse il y a plein de petites babioles chez résonances, des attrape couillon, disons le bien franchement. Comme par exemple, des petites feuilles de papier d’Arménie, des petites boites de cachou naturels, des stylos lampe et des minis ventilateurs de poche. Autant vous dire tout de suite qu’avec ces machins pas besoin d’être une vendeuse d’exception : les gens en prennent par poignées. Ils se font tous avoir. L’inconvénient c’est qu’il faut aussi bien ouvrir l’oeil car c’est la zone du magasin la plus volée.
- Non loin des caisses il y a un présentoir avec la promotion ou objet phare du moment. Et quand j’y étais, il s’y vendait une sorte de purificateur d’air, ou Ioniseur de mes deux. Le principe (m’a-t-’on expliqué succintement) les ions négatifs sont bons pour la santé et ce petit machin en diffuse ou transforme les positifs (qui eux sont mauvais) en négatifs. Bref j’ai pas tout capté au baratin, mais il fallait vendre à tout prix. Et le pire c’est que ça marchait.
- Bien évidence sur mon comptoir de caisse il y avait aussi une petite chose qui se trouvait être “mon objet défi” . Je vous explique le principe, l’objet défi c’est un produit dont un vendeur doit vendre une certaine quantité en un certain laps de temps, et qui permet de gagner des bons d’achat ou des entrées au parc Astérix ( la classe !) Et il se trouve que pour moi, il s’agissait du patch cell. Un patch à coller sur votre téléphone qui est supposé protéger des ondes négatives qui filent des cancers. Je respecte toute les opinions mais personnellement j’ai eu un peu de mal à cacher que je n’y croyais pas une seconde. Comment dire : mes ventes ont été médiocres.
- Et enfin, le clou du spectacle, le ponpon : le présentoir central. Celui que tout le monde zieute en entrant dans le magasin. Il se trouve que pendant la période ou j’ai travaillé, le présentoir proposait toute une gamme de produits … on va dire “sensuelo-érotico-vaseux” des huiles de massage parfumées, des sex toys et des guides de kama sutra. Je vous épargne le récit des multiples fois ou j’ai du expliquer à des touristes japonaise - en anglais - le concept du lubrifiant goût fraise…
Ajoutez à ça le fait qu’il faille avoir une licence en pliage de papier cadeau, que le magasin est dans le Carrousel du Louvre -ouvert le dimanche et jusqu’à 20 heures- le fait qu’il faille compter la caisse jusqu’au moindre centime et que derrière la caisse, on est debout toute la putain de journée : vous obtenez un cauchemar. Autant vous dire que je n’ai pas souhaité “prolonger le CDD”…
Et voilà c’était mon flash back numéro 2, il y en aura encore (malheureusement) Bonne journée à tous ! Demain, on parlera peut être de cinéma et aussi de mon ennemie jurée. Allez des bises et continuez de voter pour Jean Louison et moi !