Un tas de gens bien

Publié le 24 juin 2009 par Lephauste

Quand je dis un tas n'allez pas croire qu'on s'entasse avec distinction tandis que sur le perron vous attend la garde, que le vent fouette et que les soleils d'Austerlitz crépitent à ouate mil images lumière et que les bonnettes tentent d'atteindre la vitesse du son. Je dis un tas parce que ce matin, juste avant les petits flous et les petits fours, le nouveau gouvernement, de retour de Bordeaux, se présentait à la maison-mère, avec sous le bras de chacun sa chacune, bras dessus bras dessous, ce que nous prenons pour des dossiers mas qui sont en fait des lettres de cachet. Et pour cachetonner ! Là haut ça cachetonne ! A ce propos j'ai noté que l'ange Hortefeux en avait plus lourd sous le coude, à présent, que mademoiselle Yade qui exhibait un pauvre sac à main de députée sortante. Non, rien cette fois sur madame Dati ! Pas de reconduite à la frontière ni de Holaaaaaaaa dans les quartiers d'isolement.

"C'est ainsi, vous les africains que vous n'êtes pas rentrés dans l'histoire. A trop vouloir imiter le blanc, le blanc vous limite et vous renvoie à la charrue, et les boeufs sont bien gardés. Même si il vous reste moins de moutons à compter le soir avant de vous endormir le ventre vide." (discours du Kador)

Donc la burka fait débat, les Hygiaphones de "Pôle emploi" débordent de crachats, les iraniens se sont pas gourés de président, les "pinces" peuplent Paris. Les "pinces", elles ont tout du révolté, modèle déposé, mais glissez sous leurs bons regards d'humanistes pragmatiques, la valeur marchande de leur parjure et tout aussitôt vous leur verrez un teint brun, un guichet dans les yeux où se mettra à clignoter l'entendement raisonné du monde. Une pince ? Mais qu'est-ce ? Serre moi la pince, dit le crabe ! Pince moi la serre, répondit l'aigle ! Une pince est un état temporaire de panique accapareuse. La pince vous accapare, vous rogne, vous raconte les mil misères de sa non existence, vous demande en bref de l'aider à s'en foutre un peu plein les fouilles et ... On se téléphone d'toutes façon ! Pince, une pince ne vous les lache, les picaillons qu'en conjecturant sur la crise, la cherté des denrées, pour la pince, votre travail est une denrée. Et on trouve toujours moins cher puiqu'il s'agit de sauver la pince de la corde à linge sale. Et sur Versailles, vous n'avez rien ? Si si, un film de Sacha Guitry.

Mais quel rapport me direz vous, mais rien ne vous y oblige avant qu'un décret ne choie du perchoir, entre cet aimable exposé sur les "Pinces", le faste et le remaniement ministériel ? Aucun, pensez donc ! Une pince ça reste un artisan avant tout, ça prend tout ce qu'on lui donne, au besoin ça va lui même le chercher, c'est besogneux au gain, un ministre ça a, comment dire ? Plus d'industrie sous le rapport du rapport, quelque chose de l'autorité qu'à pas froid aux yeux face caméra. Et puis aussi la pince elle peut pas rassembler tous les contre-maitres et toutes les contre-maîtresses sous les ors du château de nos ancètres, les nobles avilis.

Pour ce qui est du épineux problème du port du Kador dans les lieux publics, j'attends la réception de l'uniforme.