How many times have you woken up and prayed for the rain?*

Publié le 25 juin 2009 par Emanu124

L'intro à Manu : Daydreamer nous explique un sentiment commun à beaucoup d'entre nous. Celui de parfois ne pas être à la bonne place !!

A certaines périodes il se fait plus présent, plus oppressant, ce sentiment bizarre de n’être pas à sa place. Oh, pas en terme de degrés d’élévation dans les classes sociales. Non. “Sa place”, comme si je disais “sa vie”. Cette impression qui vient, qui va, qui s’enroule autour de toi comme un boa (le serpent) et disparait, se fait toute petite la seconde d’après, attendant le moment où tu baisseras la garde et où elle pourra revenir te dire “Ce n’est pas toi, ce n’est pas ton destin, tu ne devrais pas être là…

Est-ce le changement de saison? La lune? Le réchauffement climatique? Non, parce-que, la première qui dit la crise de la quarantaine, je lui ferai dire que c’est déjà fait. Il y a trois ans. Ca a duré un an. C’est torché.Mais qu’est-ce qui fait que tu te retrouves en pyjamas devant un évier plein, au milieu des restes de bouffe éparpillés sous la table par les gnomes, et que ton esprit décide soudain un retour vers le futur via des souvenirs peut-être faux de tes rêves d’ado. “Je ne suis pas là. Je ne peux pas être là. Ce n’est pas moi.”. Ne confonds pas, je ne parle pas de dépression, de remise en question, non, je te parle d’une espèce de décalage entre ce que tes yeux perçoivent et ce que tu ressens. Tu sais que tu es en pyjamas devant cet évier qui t’inspire des sentiments définitifs et tu te vois ailleurs. Les murs ne sont plus là. Tu n’es pas là. Tu es figée, et en même temps, l’évier disparait et fait place au sable du désert, à un chantier de fouilles… C’est quoi, ça, encore? La vie de ton double dans un univers parallèle? Même pas. Quoique… Mais c’est quoi ton problème, bordel? Tu es coupée en deux, je crois. Dichotomie, que ça s’appelle. Dans le sens de la longueur? Faut croire. La moitié du cerveau est ici, l’autre ailleurs. Et par moments, la partie qui est ici subit un court-circuit et oublie la linéarité du temps et l’espace d’une fraction de seconde, tu n’es plus toi, tu n’es plus là, tu as encore des choix à faire, des choix d’avant et puis plus rien. Tu réintègres ton espace-temps et tu réalignes tout ça. Ce n’était rien. Une absence.Et tu repars. L’évier est toujours là, tes mains sont dedans, tu fais ta vaisselle et ton esprit s’éclate ailleurs, mais là, tu as conscience de la présence des assiettes et des verres, tu gères… Tu as choisi le bon pseudo, je crois.