Photo Cellina Von Mannstein
A l’approche de l’été, les corps se dénudent avec plus ou moins de bonheur, les magazines nous présentent des gens huilés, les hommes et les femmes se caressent assis en terrasse avant de s’enduire de crème solaire prétexte sur les plages, les ventres des femmes s’arrondissent laissant présager que même le début du printemps fut fructueux. En ce moment la société sent le sexe.
Et pourtant, tout le monde, a le rêve avoué d’aller à Disneyland. Disneyland ! Comment peut-on avoir envie d’aller à Disneyland ? Même quand on a des mômes, comment peut-on avoir envie d’aller à Disneyland ? Est-ce qu’on m’a emmenée à Disneyland ? Non. J’imagine même pas la tête de ma mère ou de mon père si j’avais osé évoquer l’idée d’aller à Disneyland. Inenvisageable. Impossible. On m’aurait ri au nez. On m’aurait traitée de crétine invertébrée indigne de la famille. On m’aurait regardée avec des yeux remplie de pitié. J’aurais été de facto rangée dans la catégorie de celles à qui on ne parle pas parce que incapables de regarder la vie telle qu’elle est : immonde et crasse. J’en suis venue à la conclusion que tous ces gens qui vont à Disneyland et qui sont supposés sentir le sexe ne pratiquent celui-ci régulièrement que pour sa partie « reproduction ». Ils ont le sexe comptable et warholien.Comptable parce qu’ils suivent les chiffres et indications donnés par le corps médical pour « optimiser les chances de fécondation », warholien parce qu’ils se sérigraphient (s’imitent) les uns les autres frénétiquement et satisfont ainsi aux images d’une société d’hyper consommation bête et de marketing.
Aller à Disneyland représente pour eux la liberté, ne plus penser à la comptabilité du sexe, ne plus être préoccupés par le marketing social. Disneyland, le monde où le sexe n’existe pas.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu