Magazine Humeur

La burqa : chronique d'une manipulation politique

Publié le 25 juin 2009 par Micheljanva

Décryptée sur Causeur :

"Vle 18 juin, Eric Besson explique à tous les micros que la moucharabieh portable est soluble dans les valeurs de la République. Le 23, il redit la même chose à Karl Zéro. C’est logique ; sauf que. Sauf qu’entre ces deux déclarations, il s’est passé des trucs à Versailles. Nicolas Sarkozy y a entre autres déclaré, sous les applaudissements :

“Je veux le dire solennellement, elle ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République française. Nous ne pouvons pas accepter, dans notre pays, des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n’est pas l’idée que la République française se fait de la dignité des femmes.”

Ce que d’aucuns, dont moi, ont perçu comme une prise de position en faveur d’une loi anti-burqa. Eh bien d’aucuns, dont moi, ont pris leur désirs pour des réalités. En fait, le président s’est dit favorable à ce que les parlementaires causent du sujet, alors qu’en vrai, ces grands garçons n’ont pas besoin de son feu vert pour le faire. Et, si le cri d’indignation sonne juste, il aurait, à la réflexion, gagné à être étayé par un truc simple, dans la meilleure tradition des blitzkrieg sarkozyste, du style : “Le gouvernement proposera un projet de loi dans les plus brefs délais, il en va de l’honneur du Parlement que vous le votiez tous”. Bref, un truc façon paquet fiscal ou Hadopi. Mais, non en vrai, Nicolas Sarkozy ne nous a pas dit qu’il irait chercher la Loi anti-burqa avec les dents. Il a juste dit que la burqa, c’était très mal, étourdissant au passage avec force moulinets d’aucuns dont moi.

B Que dès le lendemain, le ministre de l’Immigration explique qu’il est défavorable non seulement à cette loi, mais à ce qu’on en parle, et ce dans un gouvernement où il n’est pas d’usage, et c’est peu de le dire, de prendre le contrepied des engagements présidentiels ne signifie qu’une seule chose : Il n’y aura pas, et au moins du vivant de ce quinquennat, de loi sur la burqa. En vérité, le président n’en veut pas, pas plus que ses futurs opposants “de gauche” à la prochaine présidentielle. Cinq millions ou genre d’électeurs supposés musulmans, ça donne à réfléchir. Rideau !"


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