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Je ne ressemble à personne

Publié le 26 juin 2009 par Triol
Je ne ressemble à personne Je ne ressemble à personne. Je ne suis d’aucune race, d’aucun âge, d’aucun sexe. Je ne porte même pas la trace du doigt de l’Ange, ce sillon qui relie la lèvre supérieure à la naissance du nez, mais je n’aime pas parler de cela. Les gens sont méchants et jaloux. Je vis dans un pays merveilleux parmi les enfants et les animaux, les seuls êtres incapables de décevoir ou de tromper. Je leur donne des bonbons, autant qu’ils en veulent ! Moi, j’en avais tant manqué. Je veux qu’ils soient heureux. Plus heureux que je ne l’ai jamais été. Quand j’étais enfant, à part mes frères et sœurs, je n’étais jamais avec d’autres enfants. Je ne le pouvais pas car il y avait les répétitions au studio, les concerts, les enregistrements, tout cela nous prenait tout notre temps. Nous n’avions pas le choix. Le père fouettait. J’avais si peur de lui que je m’évanouissais lorsqu’il entrait dans une pièce où je me trouvais. Il nous fouettait par amour. Aucun d’entre nous n’a jamais commis d’acte répréhensible par la loi, aucun d’entre nous n’a jamais touché à la drogue ni fait de mal à qui que ce soit. Aucun de nous n’a jamais insulté notre père ou notre mère. Ils nous élevaient à la dure mais c’est un génie mon père, un génie... « Gros-nez ». C’est ainsi qu’ils m’appelaient dans la famille. Et ils disaient aussi que mes lèvres étaient comme des tranches de foie. Mais je ne suis passé qu’une seule fois sur la table d’opération. Bon. Deux fois. Mais la seconde, c’est parce que j’ai eu un accident. Je n’aime pas parler de cela. Tout le monde en fait tout un foin et pourtant tout le monde le fait ! Mon amie Liz, elle, l’a fait bien plus souvent que moi. Et je ne parle pas des autres, personne dans ce métier n’a pas eu recours à la chirurgie esthétique ou ne se fait pas lifter régulièrement, personne... Où est le problème ? Je n’ai pas touché à mes pommettes. Je n’ai pas touché à mes yeux. Mes joues, c’est celles de mon père, on est comme ça dans la famille, on a ce... cette forme-là... cette forme de visage-là. Le maquillage, c’est venu petit à petit, parce que... au début je n’en avais que sur le corps, des petits points blancs, et puis c’est venu après sur le cou, les mains, les bras... Ma maquilleuse fonçait tout cela, jusqu’au jour où j’en ai eu partout, à tel point que même le fard n’y pouvait plus rien. Alors il a fallu s’adapter. Le blanc était plus proche de ce qu’était devenue ma couleur. C’était la seule solution. Le soleil est très mauvais pour moi. A cause des risques de cancer de la peau. Je ne peux pas sortir dehors par beau temps sans être parfaitement protégé. Mes enfants, c’est autre chose. Nous avons reçu des menaces de kidnapping. Il est hors de question que mes enfants me soient enlevés, hors de question ! Je veux qu’ils aient une vie normale ! Personne ne doit voir à quoi ils ressemblent. Personne ne me les prendra. Jamais. Ils sont un cadeau de Debbie. Si Prince a dit qu’il n’avait pas de mère, eh bien, c’est comme il l’a dit ! Voilà ! Oui nous l’avons fait. Eh bien... normalement... oui ! Debbie et moi nous connaissions depuis plus de vingt ans, elle m’a fait ce cadeau parce que je suis son ami, pour me rendre heureux, parce que j’avais besoin d’être un papa, c’est tout. C’était difficile parce que je ne peux pas grandir. Je suis Peter Pan, je vole ! Alors, Debbie a fait cela pour moi. Combien de parents jettent leurs bébés en l’air et les rattrapent dans leurs bras pour jouer ! Quand j’ai tenu mon fils par la fenêtre, ça a duré une seconde ! Je le tenais, comme ça, là, très serré, ce n’était pas dangereux. Aux informations, après, ils passent cela au ralenti, bien lentement... Le succès rend les gens méchants et jaloux. Ils voient là des moyens de vous soutirer beaucoup d’argent. Ils mentent... si vous saviez comme ils mentent... J’aime tellement les enfants. Je leur fait visiter mon pays imaginaire, je les emmène au zoo voir les éléphants. Ils sont tellement heureux. Oui, nous avons parfois dormi ensemble. Mais quand vous dites « lit », vous pensez à quelque chose de « sexuel », mais ce n’est pas sexuel, nous allons dormir. Je les borde... C’est charmant, c’est très pur. J’aime tellement les enfants... jamais je ne pourrais faire le moindre mal à un enfant. Jamais... [feutre + texte : 2003]

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