C'en est terminé de la pirogue ! Nous reposons pieds à terre. Nous voici maintenant en 4X4 à la découverte des pistes malagaches. Ce sont
d'autres paysages et une multitude de découvertes et d'émotions qui nous attendent. L'aventure continue !
Un panneau qui a le sens de l'humour ! Début des travaux en avril 2004, durée 15 jours... Nous sommes en novembre 2006 !
Passage très cahotique de la Tsiribihina en bac antedilivien. Un grand et long moment, embarquement, traversés et débarquement compris ! Sous le regard impassible des villageois !
Nous retrouvons les pistes et découvrons nos premiers baobabs malgaches. Les pistes s'étirent au fil des heures. Nous reprenons
une séance de chant à tue tête, pour le plus grand plaisir de notre chauffeur !
Mais nous n'empêchons pas Léo de dormir ! Puis, nous voici sur les rives d'un autre fleuve à traverser, le Manambolo, infesté lui aussi de crocos ! Qui dit fleuve signifie bac ! Les hommes
s'occupent de l'embarquement. Pendant ce temps, nous rejoignons des femmes malgaches et nous essayons au difficile exercice de piler le riz.
L'embarquement et le débarquement de notre 4X4 sont impressionnants. Ils ne se
font pas sans peine. Au débarquement, un camion doit même venir treuiller notre véhicule qui patine et s'enfonce sur la rive du fleuve. Nous pensons à notre poulet qui se faisait sans doute
écraser par la chute des bagages sur lui dans le 4X4. Mais non, notre poulet a survécu. Et oui, il faut expliquer que depuis le début de notre aventure, nous voyageons bien sûr sans
réfrigirateur. La seule façon de conserver les aliments dans cette chaleur, est donc de voyager avec les aliments vivant jusqu'à l'épreuve de la casserole. A ce moment du voyage, nous en sommes à
notre troisième poulet !
Nous plantons nos tentes dans le camping municipal... Nous avons mérité une bonne
douche... Dans le fût, l'eau rouge du fleuve... Le gant de toilette gardera une trace indélébile ! Au repas, nous retrouvons Christian et Manue, 2 chtis qui nous suivent, ou que nous suivons (ce
n'est qu'une question de point de vue !) depuis que nous avons quitté notre pirogue. Le courant passe bien entre nous, il est décidé que nous passerons les 5 prochaines journées ensemble. Mais en
attendant, une bonne nuit de sommeil s'impose car demain, nous pénétrons dans les Grands Tsingy de Bemaraha, l'objectif principal de ce long périple ! Nous sommes à Bekopaka, aux portes des
Tsingy !
Nous pénétrons enfin dans
ce parc national.
Les Tsingy représentent un site unique au monde, classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, le plus grand site protégé de l'île. En résumé, ce sont des formations karstiques en forme d'aiguilles.
En vérité, l'histoire commence il y a 200 millions d'années... Invasion maritime, formations de couches de coraux et coquillage. Puis émergence d'une énorme plaque. Le calcaire sèche et se fissure.
Ainsi se créent des canyons et des diaclases (fissure). Enfin, ces 5 derniers millions d'années, la pluie légèrement acide érodera la roche de son ruissellement, ronge le calcaire... Les lapiaz
se forment... Des arêtes acérées de couleur grises que les Malgaches nomment Tsingy. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les chercheurs estiment que sous l'érosion continue, les Tsingy
disparaîtons un jour...
Le premier Vazaha (blanc) qui s'aventura dans le Tsingy utilisa la principe du
fil d'Ariane pour être sûre de retrouver son chemin et ainsi de sortir vivant de ce véritable labyrinthe. Les Tsingy abritèrent les Vazimbas, premières tribus de Madagascar, chassées des
habitants des hauts plateaux. On trouve encore certains de leurs tombeaux.
La flore des Tsingy est très riche et variée. 86% des espèces végétales
répertoriées sont endémiques à la région et adaptée soit à l'humidité (au fond des canyons) soit à la sécheresse des sommets. Inondés par les crus du Manambolo en saison des pluies, les Tsingy ne
se visitent donc qu'en période sèche, de mai à Novembre. Autres précautions : si vous êtes sujets au vertige vous
embarquez pas dans les Tsingy car la visite est très sportive et certains passage très étroit.... Je vous devine impatient de visualiser ces Tsingy et certainement surpris de ces photos à priori
hors sujet... Je l'ai prises des 17 km de trajet en voiture menant deBekopak aux toutes premières formes karstiques. Elles attisent sans doute votre curiosité et mettent sans doute votre
impatience à rude épreuve. Il en fut de même pour nous ! Tout ce mérite ! Et même
lorsque l'on ne s'y attend pas, Madagascar réserve de toutes petites surprises qui nous font bien sourire : ici, un message laissé en bord de route sur le haut d'un bâton.
Il s'agissait de donner un lieu de rendez vous aux occupants d'un 4X4 qui nous suivaient certainement, les passants précédents ne s'étant pas sentis concernés ! Allez, trêve de plaisanterie,
visitons ses fameux Tsingy, donc l'existence fut pour la première fois révélée en occident en occident par Nicolas Hulot et son émission d'alors : Ushuaïa.