La Chaux-de-Fonds et Le Locle
Patrimoine mondial de l’humanité
Hier soir à Séville, le Comité de l’UNESCO a accepté d’inscrire les deux villes des montagnes neuchâteloises, La Chaux-de-Fonds et Le Locle, au Patrimoine mondial de l’humanité tel que proposé l’Office fédéral de la culture.
Ici on exsude de joie, nos deux villes étant considérées par la majorité des Suisses comme laides, sans intérêt et situées dans le trou-du-cul du monde. Cette reconnaissance au niveau mondial s’avère donc un grand pied-de-nez aux ignares de l’architecture et aux bourgeois consuméristes zürichois qui systématiquement tous les ans, dans le magazine Bilanz -mensuel économique- la bible des top manager et des yuppies du XXIème siècle, classent les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle en queue de liste des villes ou il fait bon vivre en Helvétie. Certes, ici pas de lac pour y amarrer un voilier, pas de joli château à regarder de sa fenêtre, pas de ruelles médiévales jonchées de boutiques de luxe, pas de baisse d’impôt spectaculaires pour les grosses fortunes. Les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle sont entièrement vouées aux travail de l’horlogerie et au bien-être de la classe ouvrière. Créées par des générations d’horlogers et par des vagues successives d’immigrés, elles représentent ce que doivent être des villes où le prolétariat se sent utile et respecté, que ce soit au niveau de l’habitation, de l’éducation ou de la culture. Mais les journalistes de Bilanz, au service des brasseurs de millions du tertiaire, se moquent éperdument du bien-être des “petites-mains” qui font la renommée de l’industrie Suisse. Heureusement pour le moral des habitants des montagnes neuchâteloises, ce que les nantis du magazine Bilanz sont incapables de déceler, l’UNESCO l’a relevé. Les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle, dont la configuration urbaine a été réalisée spécialement pour l’industrie horlogère au début du XIXè siècle, sont un “exemple notable des villes mono-industrielles bien conservées et encore en activité aujourd’hui”, selon le comité de l’UNESCO. Pour Didier Berberat, président de la Ville de La Chaux-de-Fonds “c’est un grand jour. Une reconnaissance de la part de la communauté internationale”, a-t-il déclaré depuis Séville. Et de souligner qu’il a ressenti là-bas un “amour pour la Suisse et pour son horlogerie”.
“L’UNESCO a honoré une ville construite sur l’ouverture aux communautés étrangères”, a tenu à souligner Théo Bregnard, président du législatif de la cité horlogère. Lors d’une allocution à la Chaux-de-Fonds, il a évoqué la spécificité de cette cité “dont la richesse n’apparaît pas de prime abord”.
La Suisse possède à présent dix sites universellement reconnus. Entre autres vieille ville de Berne, le couvent de Saint-Jean-des-soeurs à Müstair et le couvent de Saint-Gall.
Pour fêter l’événement, une grande fête eu lieu hier soir au centre ville. Je n’y étais pas mais, de mon balcon, j’ai pu photographier les feux d’artifice. Le résultat de ces prises de vues exécutées sans trépied est très particulier.
Sources: lepointfr, RSR.ch