Le samedi, la pluie c’est une histoire de poissons

Ce matin je me réveille. Comme toujours, les yeux ne veulent pas me suivre, le réveil diffuse la radio depuis deux bonnes minutes. Mais je lambine sous la couette. Il y fait bon, il y fait chaud…

Je vous l’ai déjà raconté mais dehors le soleil vient juste de se lever en cette fin d’été, que les cigales chantent comme si elles étaient pressée de brûler au soleil et une légère brise agite les branches de mon olivier que j’ai replanté ici il y a longtemps. Je pourrais aussi dire que j’ai maintenant trente huit ans, que ma vie n’a pas était faite que de haut, que j’ai connu beaucoup de bas… Mais que depuis dix ans, ma vie est pas mal. Je dirais même que je n’en changerais plus pour rien au monde. Il y a dix ans ce n’était pas pareil, ma vie me semblait parfois un enfer, parfois pathétique, j’avais du mal à voir chaque jour de plus passer, le temps me semblait perdu. Michael Jackson venait de mourir, une sombre affaire et j’étais moi encore beaucoup trop éloigné de la femme que j’aime. Ah oui, j’ai oublié de vous dire. J’ai trente huit ans et ma femme dort encore à côté de moi. Et comme chaque matin depuis un peu moins de dix ans, c’est surtout elle qui me fait lambiner au lit. Juste que me lever c’est chouette, mais que rester coucher avec elle, c’est mieux.

Alors voilà, mais il va bien falloir que je me lève. Le samedi, c’est moi qui fait le petit-déjeuner. Nous le prenons sur la terrasse au soleil et quand il pleut (j’aime quand il pleut) c’est dans le salon avec la baie vitrée ouverte pour sentir la fraîcheur de l’humidité. Le temps passe mais il s’est fait bien plus doux. Je me lève doucement. Je dépose un baiser sur le front de ma femme qui rouspète dans son sommeil. Comme d’habitude elle rouspètera encore dans vingt minutes en se réveillant, me reprochant de ne pas l’avoir réveillée, cela fait partis de nos petits plaisir de la vie. Elle est têtue et je suis borné… A moins que cela ne soit l’inverse, Je sors et descend doucement les escaliers de bois – qui ont une fâcheuse tendance à grincer – qui m’amènent au salon.

La télévision est allumée sur des dessins animés. C’est ma fille qui est déjà réveillée. Huit ans déjà dans quelques jours. Je pourrais vous raconter tout de suite la suite de l’histoire mais je ne la connais pas encore. Je pourrais vous raconter comme j’en suis arrivé là mais c’est une très longue histoire. Vous voulez ? Prenez donc un siège, je vais vous raconter, Alors…

— Eleken,
C’est une longue histoire et comme je suis fatigué,
je vais me coucher :p