Si j'ai touché la lumière, dis-le.

Publié le 28 juin 2009 par Pffftt
Lui.
J’arrive plus à lire sur l’écran.
Y a toi dans ma tête.
Y a toi.
Tout le temps.
Sur le lino de la salle d’attente, dans la boîte de vitesse de ma caisse, derrière le flic en civil au coin de la rue.
Y a toi.
Tout le temps.
Toi + l’interdit de toi.
A quoi ça rime ?
J’arrive plus à lire sur l’écran.
Ni relire.
Le sens est contre moi. Une fois encore.
On aurait chanté sous la pluie et hurlé sur les toits cramés des mois d’été.
J’aurais été ton gars. De jour, de nuit, contre toi, pour toi, près de toi.
Comme je me récupère, à la fois je te perds.
Quel sombre connard a bien pu créer ce genre de loi ?
Je te perds. Comme je te gagne.
Chaque jour où je m’approche un peu plus, je frôle tes doigts, je croise tes pupilles…
Je te perds.
Un mélo qui m’écoeure.
Y a toi.
Tout le temps.
Toi + l’interdit de toi.
Ça rime à quoi ?
J’arrive plus à lire sur l’écran.
Ni comprendre.
Rien. Plus rien.
Je peux en cracher des pages blanches, des mails inachevés, des textes volés à l’arrache sur un papier qui se froisse.
Je peux ça…
…mais sans comprendre.
Toi, tu arrêtes mon élan, tu remplis mon espace, tu modifies la saturation de mon air…et enfin, je respire (ou j’étouffe), je m’amplifie (ou je disparais), j’ouvre mes yeux (ton souffle les referme), je suis bien (j’ai mal).
Y a toi. Tout le temps.
Toi + l’interdit de toi.
Dis moi…ça rime à quoi ?
Elle.
Je peux attraper ma gratte, retenir chaque mot, les blanchir du fond de ma gorge, m’approcher de ton oreille…et tu entends alors à quoi ça rime, pourquoi ça rime, comment ça rime.
Toi et moi comme on chante sous la pluie et on hurle sur les toits cramés de l’été.
Sans lire l’écran, ni comprendre, ni relire…laisse les fautes où elles sont, ne crois plus que j’ai oublié la règle du jeu, tu te trompes.
Je sais les rimes.
Je sais le poids des mots.
Je sais ton regard, la transparence de ta peau au petit jour, la douceur de ta nuque.
Je sais l’interdit, et l’erreur.
Je sais que toi, tout le temps dans ma tête, ça rime en soit.
Et...on ira voir, peut-être, si le diable sait danser...