La soirée était brûlante, de cette lourdeur presque poisseuse qui appesantit la région parisienne lorsque l'air s'y fait rare, le RER qui devait amener Jo Ann prenait des aises avec un horaire pourtant établi, à l'évidence la soirée s'annonçait prometteuse. Notre camarade, éditrice chez Volpilière nous attendait déjà sur le parking du roi soleil, le château était noyé de lumière couchante.
Les femmes ont ceci d'amusant en commun : Les doutes qui les assaillent…
Elisabeth ne nous voyant pas arriver à l'heure dite pour cause de libertés de la part de la RATP, consultait sa montre en composant le numéro de Jo Ann.
Jo Ann voyant un numéro inconnu s'afficher sur son portable me regarde et, me demande si je connais ces chiffres.
Comme tout le monde, je cherche un nom sur mon portable, pas un numéro dont je m'en voudrais de m'encombrer l'esprit ; il ne me disait donc rien.
─ Répond quand même, c'est sans doute Elisabeth
Jo Annprit l'appel, c'était elle ! Nous étions presque arrivés, avec seulement vingt bonnes minutes de retard.
Installés à la terrasse d'un petit restaurant sympa de la place du marché, nous avons parlés jusque tard dans
la nuit. C'était
la première fois que nous rencontrions Jo Ann avec qui nous échangeons souvent par internet, nous avions donc bien des choses à nous dire. En fin de soirée, Élisabeth prit son appareil photo pour immortaliser la scène ce qui déclencha l'intérêt des convives de la table juste derrière nous.Trois gus, des mecs de chez mec, l'œil égrillard et la lèvre humide de salive commencèrent à rire de voir l'appareil et surtout, celle qui le tenait ; la soirée était très avancée… Ils entamèrent une série de commentaires dont ont le talent ceux qui restent seuls le soir. Il est vrai que la camarade Élisabeth est vraiment charmante et jolie de surcroît, ces messieurs l'avaient bien noté.
Ils voulaient savoir la raison de ces prises de vue, on leur expliqua que c'était pour les placer sur les blogs et sur Facebook et, conserver un souvenir de la soirée.
Evidemment, eux aussi ont Facebook, Internet et tout le reste… Le dialogue qu'ils recherchaient n'arrivant pas à se mettre en place, les garçons cherchèrent un autre moyen pour nouer le contact avec notre amie.
─ Et on les trouve comment ces blogs et Facebook ?
C'est très facile répondit Elisabeth, avec son plus joli sourire et un regard de velours qu'un trait de khôl soulignait : Je m'appelle Robert...!
Merci à vous les filles, ce fut une très bonne soirée de début d'été, un dîner comme on les aime…