Magazine Journal intime

The first one (nearly)

Publié le 30 juin 2009 par Anaïs Valente

Pourquoi un titre en anglais ?  Passque ça me fait moins mal de l'écrire en anglais, tout simplement.  Passqu'en anglais, ça passe quasi mieux.  Passque ça sonne mieux.  Passque sinon je vais pleurer.

Mais en fait, c'est pas vraiment le first one, c'est le second one.  Mais le first one date de tellement longtemps, j'avais même pô vingt ans, c'est vous dire, c'était juste un couac génétique.

Tandis que celui-ci, le second one, c'est vraiment le first first one, celui qui annonce le début de la fin, la dégringolade, le drame existentiel, la fin de la fin de tout, le premier pas dans la tombe, la faucheuse qui approche de plus en plus vite, la garce infâme.

Le first one.

Le premier cheveu blanc.

Y'a quelques semaines déjà, une collègue, plus jeune que moi (toute façon au bureau c'est bien simple, c'est moi l'ancêtre, la vieille, celle qui vit en MRS - maison de repos et de soins pour les jeunes - nan, la MRS n'est pas pour les jeunes, mais j'esplik aux jeunes qui passent par ici, va bene ?), donc cette collègue m'apostrophe pour me demander si j'ai des cheveux blancs, passqu'une autre collègue, encore plus jeune et plus blonde (ce qui a son importance car sur les blondes, les cheveux blancs, ça se voit pas, c'est super injuste, sont déjà blondes, et en plus restent d'apparence jeune plus longtemps - seule consolation, sur les blondes, les neurones se voient pas non plus, gnark gnark).  Bon j'arrête les parenthèses, ça vous confusionne je m'en doute.  Je lui réponds que NON, j'en ai pas des cheveux blancs moi ma bonne Dame, que j'en ai bien eu un quand j'avais genre 18 ou 19 ans, sans doute par erreur car je l'ai arraché et il est jamais reviendu.  J'ai bien vu qu'elle était mouééééche, comme on dit ici, que j'avais pas de cheveux blancs juré craché. 

Pour sûr, elle m'a jeté un sort.

Passque quand je suis allée me faire une coupe d'été tellement estivale que j'ai quasi la boule à zéro (je suis censée vous l'écrire, mais pas encore eu le temps) j'ai bien demandé à mon coiffeur (mon premier coiffeur homme de toute ma vie : fais un vœu Anaïs), il a inspecté ma tignasse comme s'il y cherchait des poux et m'a bien confirmé que ma superbe toison brune (là j'invente, mais bon, un coiffeur se doit de rester poli) ne contenait AUCUN cheveu blanc.

Et pas plus tard que mercredi.  Le mercredi 24 juin 2009.  A 15h30.  Je l'ai trouvé.  Le premier.  The first one.  J'avais bien remarqué depuis quelques jours un reflet genre blond dans ma glace, le matin.  J'ai mis ça sur le compte d'une perte de neurone.  Ou du soleil.  Mais ça m'intriguait.  Alors le mercredi 24 juin 2009 à 15h30, j'ai demandé à Mostek de regarder sur ma tempe.  Et elle l'a vu.  Le salaud.  Sur ma tempe droite.  Fier comme artaban.  Et blanc comme un linge.  J'ai demandé à Mostek de l'arracher, car je ne crois pas à l'adage qui dit, comme pour les mecs d'ailleurs, un de perdu dix de retrouvés.  Mostek a pas voulu, de peur de me faire mal.  Hé, chuis pas une chochotte hein.  Elle l'a donc isolé et j'ai réussi à l'arracher moi-même.

Puis je l'ai contemplé durant de longues minutes, hébétée que j'étais.  Non mais sérieux, riez pas, ça fait un choc de malade, pire qu'une première ride.  Passque la première ride arrive en douce, elle est d'abord d'expression, avant de se muer en sillon, puis en cratère.  Mais le premier cheveu blanc, ben il débarque sans crier gare.  Il ne s'éclarcit pas doucement, non, il vire du marron au blanc quasi d'un coup, paf, patatras, ça y est.

Bon, j'avoue qu'il est d'un joli blanc-gris, avec de chouettes reflets.  Pas d'un jaune pisse comme certains cheveux blancs.  C'est prometteur.  Bon, je pleure.  (et ça rime).  Comme je n'y croyais pas vraiment, j'ai passé ma main dans mes cheveux pour en extraire un autre qui s'était détaché naturellement, et j'ai comparé.  Y'a pas photo.  C'est bien blanc de blanc, lavé avec Dash ultra.  Je n'ai pas osé le jeter.  Je l'ai mis dans une enveloppe.  Chais pas quoi en faire, l'encadrer sur fond noir ?  Le brûler pour conjurer le sort (jeté par ma collègue, je le sens je le sais) ?  Le manger comme font certaines personnes atteinte de chezpasquoiphagie ?  Ou commencer une collection pour me tricoter une écharpe pour mes vieux jours ?

Vos suggestions sont les bienvenues.

Clair que j'aurais dû bien réfléchir avant mon vœu chez le coiffeur.  Et demander à ne jamais avoir de cheveux blancs.  Trop taaaaaaard....



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