Magazine Journal intime
Terminus GdV
Publié le 30 juin 2009 par Poetedesenchante« Being trying to meet you ». Tu fredonnes inlassablement cet air des Pixies (« Hey »)depuis que t’as posé tes grosses fesses à l’arrière du métro, équipé d’une slim et d’une Marlboro, pour ce qui sera le dernier oinj de la soirée. Ou le premier de la journée.
20 minutes est un journal creux. C’est aussi le laps de temps qu’il a fallu au métro pour trimballer mon corps asthénique d’un point à un autre de la ville. Mais qu’est je fais de mon esprit ? L’ai-je délaissé sur le quai ? S’est-il égaré sur je ne sais quel astre reculé ? Ne l’y ai-je pas plutôt expédié sciemment, sur cette lointaine étoile brillante d’obscurité ? La réponse je l’ai, à vous de la trouver.
Il fait presque jour, j’attends ce foutu bus, il passe dans 25 minutes, à 6H. Tout le monde est pimpant, ou presque, prêt à contribuer au PNB français. Y’a ceux qui se lèvent tôt et ceux qui se couchent tard.
Malgré les relents de parfum qui te prennent à la gorge, tu sens la misère qui règne ici ? Mates la roumaine, bossue, brisée de porter, harassée de faire la manche avec sa ribambelle de bambins apprentis laveurs de pare-brise, le tout par une demi douzaine de degrés C° à tout casser. Elle sait qu’elle suscite le mépris. De quoi te plains-tu alors?
Comme dit un proverbe rom, « N’écoutes pas celui qui a beaucoup vécu, mais celui qui a beaucoup voyagé ». Il bourlingue pas mal ton esprit, affranchit de toute laisse comme de toute liasse, et n’obéissant qu’à lui-même. Là, je crois savoir qu’il est sur Vénus, j’aperçois l’Etoile du Berger. Mais aussi avec Vénus. En effet, je discerne une silhouette qui fait frémir mon caleçon. Long cheveux bruns lisses comme un discours de Ségo, yeux en amandes bien écarquillés aussi noirs que ses tifs, traits fins sur une peau naturellement caramélisée, lèvres charnues et pulpeuses, poitrine généreuse. Je ne peux malheureusement observer – mater, employons les bons termes - ses formes basses, elle est assise, mais le ton est donné. En dépit d’une surabondance manifeste de cosmétiques et ustensiles de coquetterie féminins, y’a pas à chier c’est une déesse. Bon tu l’accroches ? Vu ce qui coule dans tes veines, ca devrait pas être trop compliqué de bavarder. Mais cesses de planer , c’est une « harbie », c’est pas pour toi, même si tu prônes la multi culturalité… Que ferait-elle d’un petit français comme toi, bien intentionné et bien rangé, à part se taper la honte en bas de son grand ensemble ? Reviens à la réalité, t ‘es que de passage dans cet interstice urbain et anonyme. Eh oui, Lyon c’est Chicago mec.
Bien que cette créature m’ais quelque peu émoustillé, je ne peux m’empêcher de ressasser de vieux démons. T’as encore pas respecté le contrat. Tu devais prendre le dernier bus, pas le premier. Tu devais boire deux 16, pas 16 sky. Tu devais rencontrer et échanger, pas renouveler ta carte de membre à la bêtise humaine (même si moi au moins, je ne porte pas de chevalière, c’est toujours plus loyal). Stop ! , c’est ce que je clame toujours. « Cette fois-ci c’est la bonne… »
Et si nous en revenions à nos moutons, à savoir les femmes, ou plutôt LA femme, être de tous nos supplices. Existe-t-elle ? Faut-il la chercher ? Si belle soit-elle, ne vaut mieux-t-il pas d’abord se trouver soi-même, au risque de la décevoir ?
Cette maturation de l’esprit - qui revient peu à peu vers son maître malgré lui - arpente souvent des chemins douteux, à bien des égards. L’essentiel étant d’en dégager des maximes, car c’est comme cela qu’on avance. A chaque terminus un nouveau départ. Ou le néant. La décision nous appartient.
So, « being trying to meet myself ».
Ainsi les présentations sont faites. Vous aurez sans doute compris que je ne suis qu’un poète romantique, égaré et colérique, cherchant à combler certains vides avant de sombrer dans un précipice sans fond ni fondements.
Montes