Le cas Boutin

Publié le 30 juin 2009 par Didier T.
Madame Christine Boutin n’est pas contente. François Fillon l’a jetée alors qu’elle se destinait toute entière à une nouvelle mission pour les prisons puisque elle et le logement ce n’était désormais plus possible. Peut-être aurait-elle pu s’expliquer sur les raisons du pourquoi elle et le logement ce n’était plus possible avant de penser à s’attaquer au cas épineux et honteux des prisons. Mais il est vrai qu’elle juge, en toute objectivité, son bilan au logement très positif. Les concernés apprécieront.
Madame Christine Boutin n’est pas contente. Oh, pour son sort personnel, elle ne s’inquiète pas trop- Guéant à appeler- mais ce sont plutôt ses collaborateurs. Je suis tout à fait surprise que Madame Christine Boutin se soucie tout d’un coup du sort de ses collaborateurs. Lorsqu’ils s’exprimaient tel son directeur de cabinet, Jean Paul Bolufer, sur les ondes de France Culture « aujourd’hui se trouvent dans le parc HLM des gens qui ne devraient pas y être et se trouvent dans la rue des gens qui devraient être dans des HLM » alors même qu’il bénéficiait de 190 M2 dans le Vème arrondissement de Paris à « tarif libre » (c’est-à-dire cinq fois en dessous du marché), 190m2 sous loués quand ils étaient doublés d’un logement de fonction, Madame Christine Boutin étalait beaucoup moins son courroux sur le sort de ses collaborateurs sauf à y être priée par le Canard Enchaîné.
Madame Christine Boutin n’est pas contente. Elle se sent victime de sa chrétienté. Délit de sale gueule dit-elle. Catholique mal vue dit-elle encore. Sauf que Madame Christine Boutin ne semble toujours pas avoir compris que personne n’a envie de l’entendre se répandre encore sur ses convictions religieuses. Elle ne comprend décidément pas qu’elle est citoyenne d’une République laïque. Elle est libre de tout culte, en privé. Pour moi Madame Christine Boutin est une fanatique religieuse de ceux qui osent brandir la Bible ou tout texte religieux dans un débat à l’Assemblée Nationale d’une République laïque, geste qui représente une sorte de gros bras d’honneur à tous les citoyens de la dite République laïque et démocrate qui s’est séparée de l’église en 1905.
Madame Christine Boutin n’est pas contente. Elle dénigre, après, le premier Ministre, peu courageux, pour mieux caresser le Président seul décideur du prestige de son futur poste. Si Madame Christine Boutin n’obtient pas pour elle-même satisfaction elle menace de reprendre la croisade. Des discours fleuves contre l’homosexualité ? Des amendements pour supprimer le remboursement de l’IVG ? Des propositions de loi pour l’enterrement définitif du planning familial ?
En conclusion, je paraphraserais Lionel Jospin, pour lequel j’ai pourtant peu d’estime, « cette personne est marginale sur ces questions et outrancière dans les propos ». Pour une fois, il avait vu juste. 
Elle ne mérite en aucun cas un poste d’ambassadeur quelconque, on me dit qu’au Vatican en plus c’est prestigieux, mais qu’il y aurait 1)conflit d’intérêt avec certaines de ses attributions et surtout positions (un ambassadeur représente la France, or Madame Christine Boutin a une drôle de perception de la République laïque) 2)qu’elle prendrait la place d’un autre nouvellement nommé. Bref, on achèterait bien cher son « silence » comme dans n’importe quelle République bananière. 
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