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En vacances avec... l'informaticien à nez original

Publié le 01 juillet 2009 par Britbrit

En vacances avec... l'informaticien à nez original



De : L’informaticien à nez original

A : BritBrit Chérie

 

Hello Brit,

J’ai eu une nouvelle prime. Ça te dit d’aller à Barcelone avec moi le week-end prochain en tout bien tout honneur? Je paie l’hôtel, tu offriras les tapas pour me remercier. Réponds-moi vite. L’IANO

Encore une prime ?! Après le resto, Barcelone. Dire que certains se plaignent de la crise.

Je sens que je commence à faire mon petit effet sur l’informaticien que j’aime en secret. Et si je fais le bon calcul : prime d’informaticien = bonus en euros moyen moins = location d’une seule chambre = lui + moi dans le même lit = mariage. L’équation me semble parfaite !

De : BritBrit Chérie

A : L’informaticien à nez original

Tu me prends un peu de cours. J’avais justement un super week-end avec George C. en prévision. Mais pour toi, je veux bien faire une exception. Biz. BritBrit 

Jour du départ.

Ca commence bien ! L’informaticien transpire à grosses gouttes pour ranger dans sa Twingo mes bagages. Deux valises + un sac chaussures + un vanity = le strict minimum pour deux jours. Il n’a pas l’air d’accord et continue de ruisseler de partout.

Je lui conseille en rigolant de se mettre du déo. Apparemment, il ne trouve pas ça drôle.

Allez hop, en route !  Je mets un peu de musique pour détendre l’atmosphère. A moi de jouer pour quatre heures d’opération séduction (héhéhé…). J’attaque de front mais tout en subtilité :

- J’suis trop contente que tu ais pensé à moi pour ce long week-end.

C’est à ce moment précis que je sors l’artillerie  « bretelle de soutien-gorge tombante, sourire malicieux en coin et yeux papillons ».

- Ouaip… Je devais y aller avec Vincent, mais sa femme n’a pas voulu. On laisse pas une femme enceinte, qu’elle a dit. C’est nul.

- Ah, Vincent… (grumpffff)

C’est bon, je fais la gueule pour le reste du trajet.

Et pour marquer ma mauvaise humeur, je prends un somnifère pour que le voyage passe plus vite.

Un lourd silence règne dans la Twingo.

Arrivée à Barcelone

Je suis soufflée : l’hôtel a cinq étoiles sur la façade. Décidément, il fait bon avoir des primes dans le monde du virtuel. Je me remets à parler à l’homme avec plein d’entrain pour lui prouver ma reconnaissance.

Le voiturier refuse de prendre les clés de la Twingo pour la garer. Il nous indique le parking du personnel tout en nous priant de bien vouloir passer avant à l’Eléphant bleu afin, dit-il, de ne pas montrer qu’il y a des roumains qui séjournent à l’hôtel.

Un lavage et deux créneaux ratés entre une camionnette frigorifique et le scooter du livreur de sushi plus tard, je feuillette le Citizen K avec des lunettes noires dans le petit salon de l'hôtel pendant que l’informaticien récupère les clés des chambres.

« C’est qui ? », murmure une vieille peau même pas liftée en me détaillant des pieds à la tête. Gonflée d’orgueil d’être prise pour une star, je gonfle le poitrail au maximum.

« Une pétasse à faux nénés », lui hurle le croulant qui lui sert de mari.

Une larme de vexation coule le long de ma joue. M’en fous, ils vont bientôt crever.

La Chambre

- Désolé, je n’ai pris qu’une chambre. Voyage-Privé, c’est pas cher, mais bon c’est pas la peine de jeter l’argent par les fenêtres non plus en prenant des chambres à gogo.

- Tout à fait, tout à fait, dis-je avec un air respectable de banquière lubrique en guêpière.

- J’ai demandé un lit d’appoint. Ca t’ira ? Comme je paye, je me suis dit que j’avais droit au King Size, non ?

C’est pile le moment où je choisis de dévaliser le mini-bar et créer un cocktail à base de mignonettes de gin, vodka, rhum, Bailey’s et Fanta citron, le tout agrémenté d’un Valium.

De suite, ça va mieux.

Balade sous le soleil espagnol…

L’informaticien est revigoré par l’air méditerranéen. Il décide d’une petite ballade dans Barcelone. J’enfile ma plus belle robe en Liberty et des petits talons du meilleur effet.

Oubliés les Ramblas, le Port Vell ou le quartier El born. L’informaticien, transformé en véritable guide touristique, m’entraîne au pas de course à travers les rues de la ville, direction l’ancien site olympique. « Tu m’en diras des nouvelles !, s’exclame-t-il.

Après trois heures de marche active, je souffre : mes pieds ressemblent à deux boudins cloqués et mes pores de nez sont en pleine dilatation.

Même la codéine associée à une Red Bull n’y peut rien.

Retour à l’hôtel

Larusso, qui visiblement partage le même hôtel que nous, a l’air écœuré face à mes pieds déformés. Mais qu’est-ce qu’elle a à me suivre cette connasse ? L’informaticien est tout excité de la revoir.

Je la snobe telle une lady Diana vivante devant une Camilla Parker-Bowles moche comme ma tante Arlette.

- Tranquille ce soir. On dîne dans la chambre ? me demande l’informaticien plein d’initiative.

- Heu, c’est un peu cavalier, mais OUI !

Vite, vite, où sont mes dessous John Galliano ? Et les présos. Merde, la femme de chambre les a bouffé ou quoi  ? Et le Nutella de corps ?

Mes boudins de pieds courent à travers toute la chambre pour réunir les petits objets magiques d’une nuit rêvée.

L’informaticien me regarde l’air émerveillé :

- Cool… Si j’avais su que cela te mettrait autant en joie.
Y’a un lecteur DVD et j’ai amené les meilleurs buts de l’année 2008. Parce que tout le monde croit que nous, les informaticiens, on n’aime que les ordinateurs. Mais c’est pas vrai, j’adore le foot aussi. Le mieux, c’est de regarder les matchs en streaming…

Je ne l’écoute même plus. Je préfère les joies de la Red Bull mélangée cette fois à un Cognac. Original mais goûteux.

Le lendemain

Mon mal de pied ne me quitte plus. J’opte pour une journée tranquille à la piscine pendant que l’informaticien part à Camp Nun pour tenter d’apercevoir Thierry Henri à son entraînement avec le FC Barça.

- Hombre, oune Whisky-couca cola por favor !

Larusso se pointe, un Ipod à la main. Je sens qu’elle me déteste. Ca tombe bien moi aussi.

- Hombre, oune Malibou-Najanja por favor. Que no, DOS ! Et oune sangria. Olé, Olé !

Slurp, slurp… Moi et mon verre, on se sent millionnaires, bilingues français-espagnol-cocktails.

J’observe Larusso du coin de l’œil.

Tiens, elle semble plus mince que moi, mais avec plus de cellulite. Enfin, à peine plus menue quand même. Mais plus graisseuse. Oui, mais plus svelte… Peste !

Pour me venger, je décide de faire une bombe dans l’eau pile à côté de sa serviette.

En moins de deux, sa chevelure se transforme en méduse fillasse et sa bouche hurle en fa dièse. C’est horrible !

 

Plus tard…

- Mais qu’est-ce que tu fais devant l’hôtel ? Et la piscine, y’avait des mouches ou quoi pour faire autant la tête ? me lance l’informaticien tout juste revenu de sa virée.

- Groumpff…

- J’ai eu un autographe de Thierry Henri. J’suis trop content. Ce soir, je vois Larusso pour me signer mon disque dur mobile. La classe quand je vais rentrer au boulot.

- Pas possible.

- Attends, elle a l’air super cool…

- Pas possible j’te dis.

- … ?

- On nous a mis dehors à cause d’une bombe.

- P’tain de Catalans avec leur front de libération de merde !

- Heu, c’est pas tout à fait ça…

Le retour en France fut comme l’aller : dans le silence le plus complet. Finalement l’Espagne, ce n’est pas aussi convivial qu’on l’imagine.


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