Magazine Journal intime

Ma chienne

Publié le 01 juillet 2009 par Dunia

Pratique surdité

Jocaste se fout de moi!

Jocaste, ma compagne depuis douze ans, ma vieille chienne, profite de son grand âge et de la surdité qui en découle pour se payer ma tête!

Quand on me l’a offerte, Jocaste était un chiot de trois mois avec lequel, durant deux ans, j’ai entrepris un dressage intensif, parfois fastidieux . Au final, elle m’obéissait au doigt, à l’oeil et comprenait plus de quatre-vingt mots. Je pouvais donc la promener détachée, sans problème, puisqu’elle reconnaissait la gauche, la droite, le trottoir, l’herbe, l’arrêt, le retour etc. Or, quand j’ai déménagé il y a deux ans, Jocaste perturbée, peut-être pour se mettre à mon diapason, a commencé une grosse déprime. Comme les premiers signes de vieillesse apparaissaient et qu’elle se montrait toujours obéissante, afin de ne pas rajouter à sa neurasthénie, j’ai desserré le collier. Sur ce, en avril de l’an passé, je me suis aperçue qu’elle devenait extrêmement sourde, ce qui arrive souvent aux chiens de plus de dix ans, ma chienne en âge humain comptant actuellement quatre-vingt-cinq ans. Attendrie, j’ai encore lâché du leste. En effet, bien qu’elle paraisse en bonne santé, ma vieille compagne risque de s’envoler au paradis des chiens à l’impromtu. Je n’ai donc pas le coeur à empoisonner ses moments de plaisir avec trop de contraintes. Résultat des balades: madame Jocaste n’en fait qu’à sa guise, m’impose la longueur des promenades en disparaissant dans les hautes herbes et les bosquets en pente raide difficiles d’accès pour moi. Depuis ce printemps, elle a prit coutume de jouer les Houdini durant vingt, trente, soixante minutes ou plus, pendant que j’attends, stupide et angoissée au bord du chemin! Au début elle s’éclipsait une dizaine minutes mais, peu à peu, ses escapades se sont rallongées. Depuis une semaine elle s’aventure à s’égarer une heure ou plus, comme ce matin, alors que j’ai un planning serré pour la journée. Quand elle est réapparue, joyeuse, babine au vent, courant comme un jeune chiot alors qu’elle traîne la patte comme une pauvre centenaire dès que je lui accroche laisse, j’ai eu envie de la tuer! Une heure auparavant, alors que déjà sur le chemin du retour je tentais de la canaliser sur le sentier et sa bordure -Jocaste savait donc parfaitement qu’elle ne devait pas s’introduire dans le bosquet car malgré son air idiot elle n’a rien d’un chien débile- elle profitait des dix secondes ou j’ai tourné le dos, pour s’engouffrer dans les hautes herbes en pente. Je l’avais immédiatement rappelée. Ma chienne, enfermée dans sa pratique surdité, s’était dépêchée de disparaître. Sgreugneugneu!

Même si je déteste ça et Jocaste encore plus, dorénavant les promenades se feront en laisse! Ras-le-bol qu’une peluche à quatre pattes agende ma journée à sa convenance! Avantage: je serai conforme avec la récente loi qui exige que les chiens soient attachés en ville -le champs et le bois ou elle disparaît se trouvent en zone d’habitations- et ne risquerai plus, pour ses beaux yeux, qu’on me colle une amende! Non mais!

Golden retriever de 12 ans

Jocaste, contente du tour qu’elle m’a joué! C’est vrai qu’attendre durant une heure au bord d’un chemin, tête au soleil, inquiète et anxieuse -ben oui, il peut lui arriver des combines désagérables avec ses ingérables nouvelles envies de liberté, la route ne se trouve pas loin- que madame veuille bien réapparaître, j’ai que ça à foutre de mes journées! Je suis sûre que même mon ombre dégage de la mauvaise humeur!


Retour à La Une de Logo Paperblog