Le Pape Benoît XVI consacre sa catéchèse à l'Année Sacerdotale : « Quand on ne tient pas compte du ‘diptyque' consécration-mission, il devient vraiment difficile de comprendre l'identité du prêtre et de son ministère dans l'Eglise »
« Comme précieux héritage de l'Année de Saint Paul, nous pouvons recueillir l'invitation de l'Apôtre à approfondir la connaissance du Mystère du Christ, pour qu'Il soit, Lui, le cœur et le centre de notre existence personnelle et communautaire. C'est là en effet la condition indispensable pour un vrai renouveau spirituel et ecclésial ». C'est en ces termes que le Pape Benoît XVI a commencé sa catéchèse à l'occasion de l'audience générale hebdomadaire de ce mercredi 1° juillet, Place Saint-Pierre. Le Saint-Père l'a consacrée tout entière à l'Année Sacerdotale qui vient tout juste de commencer. Le Saint-Père a souhaité « qu'elle soit pour chaque prêtre une occasion de renouveau intérieur et, en conséquence de rétablissement des forces dans l'engagement pour sa propre mission ».
« De même que, durant l'Année de Saint Paul, notre référence constante a été Saint Paul, de même, dans les prochains mois, nous regarderons en premier lieu vers Saint Jean-Marie Vianney, le Saint Curé d'Ars, en rappelant le 150°anniversaire de sa mort. Dans la Lettre que, à cette occasion, j'ai écrite aux Prêtres, j'ai voulu souligner ce qui resplendit le plus fortement dans l'existence de cet humble ministre de l'autel : ‘sa totale identification avec son propre ministère' ».
Considérant ensuite le binôme « identité-mission », et le thème de l'Année Sacerdotale – Fidélité du Christ, fidélité du prêtre – le Saint-Père a déclaré avec insistance : « Le don de la grâce divine précède toute réponse humaine possible, et toute réalisation personnelle, et ainsi, dans la vie du prêtre, annonce missionnaire et culte ne sont jamais séparables, tout comme on ne doit jamais séparer l'identité ontologico-sacramentelle et la mission évangélisatrice ». Le but de la mission de chaque prêtre, c'est en effet que tous les hommes « puissent s'offrir à Dieu comme hostie vivante, sainte et agréée par Lui, qui, dans la création elle-même, chez les hommes, devient un culte, une louange du Créateur, en en recevant cette charité qu'ils sont appelés à distribuer en abondance les uns aux autres ».
Puis le Saint-Père rappela : « L'amour envers le prochain, l'attention envers la justice et envers les pauvres, ne sont pas seulement des thèmes d'une morale sociale, mais bien plutôt l'expression d'une conception sacramentelle de la moralité chrétienne ». Puis il a précisé en ces termes quelle était : « la dimension principale, essentiellement missionnaire et dynamique, de l'identité et du ministère sacerdotal : par l'annonce de l'Evangile, ils engendrent la foi chez ceux qui ne croient pas encore, pour qu'ils puissent unir leur sacrifice au Sacrifice du Christ, qui se traduit en amour pour Dieu et pour le prochain ».
La Saint-Père a souligné l'urgence de récupérer « un jugement claire et sans équivoque sur la primauté absolue de la grâce divine », face « aux si nombreuses incertitudes et lassitudes, y compris dans l'exercice du ministère sacerdotal… La mission de chaque prêtre dépendra, en conséquence, aussi et surtout, de sa conscience de la réalité sacramentelle de son ‘nouvel être'. De la certitude de sa propre identité, non pas construite artificiellement, mais donnée de manière gratuite et divine, et écoutée, dépend l'enthousiasme toujours nouveau du prêtre pour la mission… Ayant reçu un don de grâce aussi extraordinaire par leur ‘consécration', les prêtres deviennent des témoins permanents de leur rencontre avec le Christ. En partant précisément de cette conscience intérieure, ils peuvent remplir pleinement leur ‘mission' par l'annonce de la Parole et par l'administration des Sacrements ». Face à certaines interprétations de la mission des prêtres à notre époque, liée en premier lieu « à construire une société différente », le Saint-Père a rappelé les deux éléments essentiels du ministère sacerdotal, indiqués par l'Evangile : « Jésus envoie, en ce temps, et aujourd'hui, les Apôtres pour annoncer l'Evangile, et il leur donne le pouvoir de chasser les esprits mauvais ; ‘Annonce' et ‘pouvoir', c'est-à-dire ‘Parole et Sacrement, sont, en conséquence, les deux colonnes fondamentales du service sacerdotal, au-delà de ses nombreuses configurations possibles »
En fin de sa catéchèse, le Saint-Père a déclaré avec insistance : « Quand on ne tient pas compte du ‘diptyque' consécration-mission, il devient vraiment difficile de comprendre l'identité du prêtre et de son ministère dans l'Eglise. Qu'est en effet le prêtre, si ce n'est un homme converti et renouvelé par l'Esprit, qui vit du rapport personnel avec le Christ, en faisant constamment siens les critères évangéliques ? Qu'est le prêtre, si ce n'est un homme d'unité et de vérité, conscient de ses propres limites et, en même temps, de la grandeur extraordinaire de la vocation reçue, c'est-à-dire celle de concourir à étendre le Royaume de Dieu jusqu'aux extrémités de la terre ? Oui ! Le prêtre est un homme tout entier du Seigneur, parce que c'est Dieu qui l'appelle et qui l'établit dans son service apostolique. Et étant précisément tout entier du Seigneur, il est tout entier des hommes, tout entier pour les hommes ».
Enfin, le Saint-Père a invité tous les fidèles à prier, durant cette Année Sacerdotale, pour la sanctification du clergé et pour les vocations sacerdotales : « La prière est la première tâche, la vraie voie de sanctification des prêtres, et l'âme de l'authentique ‘pastorale des vocations'. La pénurie numérique des ordinations sacerdotales dans plusieurs Pays, non seulement ne doit pas décourager, mais doit inciter à multiplier les temps de silence et d'écoute de la Parole, à mieux soigner la Direction spirituelle et le Sacrement de la Confession, pour que la Voix de Dieu, qui continue toujours à appeler et à confirmer, puisse être écoutée et suivie promptement par de nombreux jeunes. Celui qui prie n'a pas peur ; celui qui prie n'est jamais seul, celui qui prie, se sauve ! ».
Puis, le Saint-Père s'est adressé en ces termes aux pèlerins de langue française : « Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, notamment les pèlerins d'Alep venus de Syrie et les jeunes du collège Saint François de Sales de Dijon. Que l'Esprit-Saint vous comble de ses dons et soit toujours le guide de vos pas ! Bon pèlerinage à tous ! (S.L.)
(Agence Fides, 2 juillet 2009)