Chroniques des PF : Gil : Moran combattant

Publié le 05 juillet 2009 par Dominik

Ce mois-ci, je vais parler de « Gil » une série italienne parue dans LONG RIFLE.

La Série

Série italienne publiée par Daim Press (ancêtre de Bonelli) sur 11 numéros de juin 1982 à avril 1983. En 1982, l'expérimenté Ennio Missaglia imagine ce personnage qu'il lancera après l'échec de "Judas" ("Sans Pitié" en France), sa précédente série. Il conservera la même équipe créatrice en y adjoignant Vincenzo Monti pour les couvertures. Les ventes insuffisantes ont rapidement raison de cette série dans un contexte difficile pour la bande dessinée italienne. Malgré tout, elle a été également publié en Yougoslavie dans la revue Lunov Magnus Strip qui a abrité également Mister No.

En France, elle est parue dans LONG RIFLE N° 57 à 80 (octobre 1982 à septembre 1984). Elle remplace la série italienne des mêmes auteurs "Sans Pitié" tandis que c'est la série "Kerry" de Tiziano Sclavi qui prend la suite. Chaque épisode original étant scindé en deux à l'instar de ce qui s'était fait précédemment pour "Sans Pitié".

Tous les scénarios sont de Ennio Missaglia tandis que les dessins sont alternativement de Vladimiro Missaglia son frère et d'Ivo Pavone.

Les couvertures originales étaient l'oeuvre de Vincenzo Monti et elles ont toutes été utilisées dans LONG RIFLE. Il y a donc 12 couvertures de Gil dans cette revue : N° 57, 60, 62, 64, 66, 68, 70, 71, 72, 73, 75 et 77. Celle du N°71 étant l'oeuvre de l'inusable Enzo Chiomenti.

L'histoire

Gil Moran est un ancien combattant de la guerre du Vietnam ayant bien du mal à oublier les horreurs qu'il y a vécues. Il y tenait une mitrailleuse dans un hélicoptère de combat et ce souvenir lui est particulièrement douloureux. De retour au pays, il erre comme un vagabond de petits boulots en petits boulots en compagnie de Buttermilk son étalon blanc. Sa tenue de cowboy fait de lui un anachronisme dans notre monde moderne auquel il a bien du mal à se faire.

Dès le premier épisode, il part à la recherche d'un meurtrier car on l'accuse du crime. Dans le second, il est mêlé à une guerre de gang car il a entendu prononcer le nom de deux gros bonnets de la mafia locale. Dans le troisième, il aide un ami policier à lutter contre la corruption dans le trafic de clandestins mexicains. La quatrième le verra en butte à une police corrompue couvrant un meurtre dans une sombre histoire immobilière. Il sera ensuite mêlé à une sombre histoire de triche dans un casino de Las Vegas. Après cela, il sera témoin d'un attentat pour voler du matériel nucléaire et là encore, il sera sur le banc des accusés. Il retrouve ensuite la journaliste Ava Warren enquêtant sur les meurtres de pilotes de l'aviation stratégique chargé de l'arme nucléaire. Il restera dans le domaine militaire en assistant à l'accident d'un avion de chasse expérimental. Un accident dont l'origine est loin d'être accidentelle. De passage à Chicago, il sera impliqué par hasard dans un "contrat" de la mafia car il est au courant de leur prochaine grosse opération. De retour à Phoenix, il tente d'aider son oncle Taylor pour régler une grosse dette de jeu. Dans la onzième partie, il assiste à un kidnapping et tente de retrouver l'enfant enlevé.

Dans l'épisode inédit en Italie, Gil est témoin de l'assassinat d'un professeur militant pour l'écologie dont les thèses gênent certains gros industriels.

Nota Bene :

Les épisodes parus dans Long Rifle N°79 et 80 sont inédits en Italie et correspondent au futur N°12 qui n'est jamais paru là-bas...

Le juron favori de Gil Moran est migosh, mais son orthographe varie et devient parfois my gosh !

Les planches originales de la série était fréquemment ornée de la signature du dessinateur. Une signature qui disparait mystérieusement de la version française...

Les points communs entre Gil Moran et Mister No sont nombreux : deux anciens combattants ayant oeuvré dans l'aviation retournés à la vie civile en étant révolté contre la société et souhaitant vivre à part. Ils partagent également un goût pour la séduction sans lendemain et une aversion pour la violence alors même qu'ils la pratiquent quotidiennement. Malgré toutes similitudes, Gil est beaucoup moins intéressant que son "modèle" car sa personnalité est moins subtile et le cadre des aventures plus banal.

La censure n'a pas trop sévi dans cette série, mais il y eut quelques remontages de planches pour augmenter la pagination globale. Ainsi les pages 5 à 7 du troisième épisode originale s'est-elle trouvée scindée pour former les pages 5 à 8 dans Long Rifle N°61. Un exemple renouvelé plusieurs fois car chaque épisode italien occupait 96 pages et la version française les déclinait en deux moitiés d'un total oscillant de 98 à 104 pages.

Dans Long Rifle N°74, ce n'est pas Scotty Long Rifle qui ouvre la revue, mais curieusement Gil !

Internet

Sur la série Gil, il existe peu de sites. On notera surtout :

La page de description de la série sur le site uBC :
http://www.ubcfumetti.com/mag/gildesc_fr.htm

Une page en anglaise sur le site de Bonelli :
http://www-en.sergiobonellieditore.it/editore/ottanta.html

La prochaine fois, je parlerai de la série anglaise "Max le Rouge" parue dans ATEMI.

Dominik

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