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Tibéhirine : l'aveu qui accuse l'armée algérienne

Publié le 06 juillet 2009 par Micheljanva

L'armée algérienne patrouillait en hélicoptère entre Blida et Médéa dans le cadre d'opérations anti-islamistes. Au cours d'une de ces missions dans cette zone désertée par la population, ils ont aperçu un bivouac qui ressemblait à un groupe djihadiste armé.

«Ils ont donc tiré sur le bivouac. Ils se sont ensuite posés (…). Une fois posés, ils ont découvert qu'ils avaient tiré notamment sur les moines. Les corps des moines étaient criblés de balles

T Le père Armand Veilleux, procureur général de l'Ordre cistercien trappiste, aujourd'hui partie civile dans le dossier, avait exigé de voir les dépouilles afin de les identifier. Il a alors rencontré de nombreuses résistances et a dû insister auprès de l'ambassadeur de France pour obtenir gain de cause. Ce dernier lui a expliqué, sous le sceau du secret, que seules les têtes avaient été retrouvées. À l'hôpital, le père Veilleux a fait ouvrir les cercueils pour identifier les religieux. Il a constaté qu'il n'y avait que les têtes. Les corps des moines auraient-ils été mutilés pour maquiller la bavure ? Et les autorités françaises ont-elles couvert les militaires algériens ?

Ce témoignage a été recueilli par le juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic le 25 juin dernier. Dans sa déposition, un général français, aujourd'hui à la retraite, révèle sous serment que ces «assassinats» seraient, en fait, le résultat d'une terrible bavure. Cet officier de l'armée de terre, attaché de défense à Alger au moment du drame, avait alerté sa hiérarchie, mais on lui avait intimé de garder le silence pour ne pas nuire aux relations entre la France et l'Algérie. Au bout de treize ans, l'homme a décidé de briser le secret.


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