Un souvenir plus triste cette fois. Une chanson de Daniel Balavoine intitulée "Ces petits riens" qui me
rappelle le décès d'une amie de ma mère, une voisine que j'adorais, l'une des premières personnes qui a pu m'approcher lorsque j'étais petite. En effet, j'étais (et je suis sans doute encore un
peu) très "sauvage". En dehors de ma mère, je n'avais confiance en personne. Et quand je dis personne, c'est personne, même pas mon père ou ma grand-mère que je ne devais pas sentir assez
"fiables", je suppose.
Ma mère ne pouvait donc me laisser en garde à qui que ce soit. Toutes les tentatives avaient été des échecs
sauf avec cette fameuse voisine que nous appelions "Lulu". Un sacré tempérament ! Elle venait souvent chez moi. A l'époque, l'immeuble était encore très convivial, les femmes ne travaillaient pas
pour la plupart et dans la journée, il y avait toujours quelqu'un chez quelqu'un d'autre... sans pour autant s'incruster de trop... Un juste milieu très agréable. On savait qu'on pouvait compter
les uns sur les autres en cas de soucis. Et donc, ma mère avait commencé à me confier à Lulu. Puis les années ont passé et nous sommes devenues un peu "amies".
Souvent, j'allais chez elle pour chercher du sucre, des oeufs, du lait ou je ne sais quoi et on restait
discuter. Parfois, une heure ou deux. Souvent, on s'engueulait gentiment parce qu'elle n'aimait pas Claude François et que moi, à l'époque, j'étais fan folle furieuse (tiens, ça fait FFF, pas mal
comme sigle !). Et, pire encore, elle détestait les animaux. Pour elle, avoir un animal était débile, or, j'avais adopté un chat... donc, pour elle, les chats avaient tous les défauts du monde et
moi, je les défendais avec ardeur.En particulier le mien, évidemment.
Malheureusement, le cancer, toujours lui, l'a attaquée une première fois... elle s'en est sortie
vaillamment... mais, la deuxième attaque lui a été fatale. Saloperie de maladie... Et, un dimanche soir, j'ai appris qu'elle était morte. Le lendemain, j'avais un partiel à la fac. Autant dire
que je n'étais pas en super forme... Et cette chanson que je venais de découvrir dans une compil de Daniel Balavoine m'a accompagnée tous ces jours-là... y compris le jour de l'enterrement de
Lulu où je n'ai pas voulu aller...