05 - Détour pour l'exploration de ses consciences (2)

Publié le 09 juillet 2009 par Collectif Des 12 Singes

Détour pour l'exploration de ses consciences
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• E : C'est bien pour ça que comme tout bon musulman je ne picole pas. Mais, je me suis toujours demandée comment l'alcool avait été découvert ?
• M : Par hasard ! La fermentation est un phénomène naturel : rencontre d'un jus de fruit avec des ferments ou de céréales et d'eau ou encore de miel et d'eau. Ainsi, l'usage des boissons alcooliques est contemporain de la sédentarisation de l'humain : c'est-à-dire au Néolithique avec l'apparition de l'agriculture et l'invention de la poterie. Autrement dit, la découverte de ce produit est vraisemblablement due à un mauvais stockage de produits alimentaires laissés sous la pluie par exemple ! ! ! La « magie » de cette boisson a été rapidement contrôlée et son usage réservé aux pratiques religieuses, divinatoires, médicamenteuses et nutritionnelles. Les contemporains de cette découverte vont rapidement organiser la production, la consommation et ses bonnes règles, la diffusion, la limitation et ... la sacralisation du produit (tout le monde n'y a pas droit, ça évitera les troubles ivresques ; d'ailleurs quand des Peuples qui ne connaissaient pas cette drogue en goûtaient, ils devenaient fous et voulaient tuer tout le monde car ils croyaient qu'on les avait empoisonné). Pour les Grecs, il y a deux divinités qui tiennent le premier rang chez les humains. L'une est la déesse Déméter (ou la Terre) qui nourrit les mortels d'aliments solides. L'autre s'est placée de pair avec elle, c'est Dionysos. En quelque sorte on avait déjà à l'époque le pain (Déméter), le vin (Dionysos) et il ne manquait plus que le boursin pour que tout aille bien (hihi). La littérature de cette époque insistait déjà sur la notion du « trop boire » mal vue, d'un Socrate jamais ivre, buvant avec modération, éveillant son esprit sans excès de langage, d'un Platon interdisant le vin avant 18 ans, l'autorisant modérément jusqu'à 30 ans et levant toute limite après la quarantaine (il faut dire que la durée de vie moyenne n'était pas la nôtre ...). L'ancien testament évoque fréquemment l'usage du vin. Le premier vigneron reste Noé qui planta la vigne dès la fin du déluge (il avait 600 ans) et en action de grâce, l'arrosa du sang d'un agneau, d'un lion, d'un singe et enfin d'un porc (on reconnaît là les effets du vin selon que l'on en boit peu, beaucoup ou trop). Il connut l'ivresse et l'humiliation de s'être mis nu devant ses fils, la dérision d'un des leurs et l'action des deux autres qui le couvrirent d'un manteau en marchant à reculons. L'ivresse seule est source d'humiliation et non le facteur humain. Loth est également un symbole de la différence entre l'ivresse et la dignité humaine. Lorsque Sodome fut détruite, aucune possibilité de descendance humaine ne pouvait exister, les survivants étant Loth et ses filles. Celles-ci l'enivrèrent et obtinrent de lui une descendance. Loth, grâce à l'ivresse n'eut conscience « ni de son coucher ni de son lever », donc fut épargné de la culpabilité de l'inceste. Ainsi la race/espèce humaine pu se perpétuer dans la morale divine. Le nouveau testament apporta une autre image du vin. Entre le premier miracle de Jésus Christ aux Noces de Cana transformant l'eau en vin et son dernier repas où le vin devient le sang du Christ, la religion chrétienne a permis le passage du vin païen au vin chrétien. L'expansion de l'empire romain et la propagation de la chrétienté étendront la culture de la vigne. Cette culture, en France, dirigée par les romains, faite par les gaulois (esclaves), eut au fil des siècles pour mainteneurs les abbés, évêques et princes du Moyen-Âge. C'était un moyen de contrôle des masses, en apaisant les tensions par des litrons.

• E : En France on faisait juste semblant de ne pas voir les pochetrons !

• M : Même si ça avait commencé à changer peu avant le Grand Soir car la France était l'un des pires pays en terme de sécurité routière. Mais le plus dramatique, c'est que beaucoup de gens étaient persuadés que l'alcool n'était pas une drogue mais un liquide qui fait tourner la tête sans conséquences à part le terrible mal de crâne du lendemain. Or tout ceci est faux : non seulement parce qu'une substance qui enivre est forcément une drogue (suffit de se voir quand on a bu), mais surtout parce que l'alcool modifie (même sans consommation excessive ; et d'ailleurs comment définir celle-ci ?) en profondeur le fonctionnement du cerveau et de sa structure. L'alcool est une des rares drogues à passer directement dans le sang, ensuite ses molécules sont si petites qu'elles pénètrent dans la boîte crânienne. Résultat : le cerveau surnage dans l'éthanol, mais petit à petit les connexions nerveuses sont noyées et ne transmettent plus l'information. Simplement au bout de quelques verres, notre cerveau d'humain culturel est complètement déconnecté et notre système animal reptilien prend le dessus, lui qui est souvent réduit au « silence » (du moins consciemment). Bref, l'alcool est le meilleur moyen pour court-circuiter 2 millions d'années (voire plus) d'évolution et revenir à l'époque des bêtes sauvages, que nous sommes toujours au fond de nos cerveaux et de notre génome.

• E : C'est clair que j'ai vu des musulmans qui ne buvaient pas, devenir des poches encore pires que les culs blancs ! Vu les ravages de l'alcool dans les sociétés occidentales, je suis bien contente qu'on ne fasse que fumer du zetla en Orient !

• M : Certes. Bien sûr les drogues sont dangereuses, mais pas en elles-mêmes. Comme disait Paracelse, grand médecin et chimiste suisse du XVIè siècle : tout est poison, rien n'est poison, tout est question de dosage (tout comme il faut soigner le mal par le mal, vieux truc grec). C'est l'accoutumance et surtout l'addiction qui sont nuisibles, pas les sensations provoquées (tout comme une Ferrari n'est pas dangereuse si on sait la conduire, sinon, c'est le mur assuré). A Utopia, nous avons enfin compris que les drogues faisaient parties de l'Humanité, autant que le sexe, la violence, la religion. Nous avons accepté cet état de fait, même si c'est encadré (Uttanka est responsable de l'information sur ses produits ; même si on ne peut empêcher les gens de faire n'importe quoi avec leurs neurones, il faut au moins qu'ils le fassent en toute connaissance de cause), car sinon à ce moment-là il faudrait aussi interdire les crapauds (quand on les lèche, une substance de leur peau peut provoquer des hallucinations), le mimosa (même principe actif que le crapaud, le DMT), le datura qui pousse dans tous les parcs municipaux (splendide plante-drogue très puissante qui peut vous faire sortir de votre corps au point d'en être mortelle), le seigle ou même la noix de muscade (sniffée par les cocaïnomanes en manque en prison). De même qu'on ne peut lutter contre les éléments de la Nature, il ne sert à rien de vouloir bannir les drogues ou autres conduites à risques (c'est comme si on pénalisait le suicide – ce qu'avait fait l'église car seul dieu peut enlever la vie ; alors que l'église ne s'en est jamais privé lors des inquisitions et autres purges anti-« hérétiques »). On peut expliquer que ce n'est pas bon pour l'organisme et la personne en ceci et cela, mais on ne pourra jamais l'en empêcher. Même la mère d'un drogué te dira que ce n'est pas l'interdiction du produit qui empêche de s'en procurer (ce sera juste plus cher, plus difficile à trouver, souvent de moins bonne qualité et vendu par des systèmes mafieux). En plus, auparavant les gens s'éclataient la tête le week-end pour supporter la semaine à venir et oublier la semaine passée, mais maintenant que les gens sont heureux dans leur vie moins stressante et contraignante, ils ont véritablement remplacé le besoin de modifier leur conscience par l'envie de se faire plaisir, sans pour autant abuser des bonnes choses. Nos dirigeants ont souvent mélangés les deux aspects des drogues (pleasure and pain : plaisirs et douleurs de changer dans la tête). Mais à ce moment-là, et ce fut considéré ainsi (notamment par les judéo-chrétiens, qui ont un sérieux problème de rapport au corps et aux plaisirs de la chair), la drogue la plus dangereuse est le sexe (l'amour étant une drogue « douce », le sexe est alors une drogue « dure » vu la force de ses effets) : on est sur son petit nuage, tout heureux quand on est amoureux ; lors du passage à l'acte, le désir puis le plaisir durent un certain temps, enfin la jouissance est très forte, mais courte. Ce flash, si bon, si bref (pour les hommes en tout cas), se rapproche des mécanismes des drogues dures telle l'héroïne (encore plus, toujours plus ; plus haut, plus vite, plus fort – devise olympique). Ainsi, l'orgasme sexuel (certains aspects sont proches de l'orgasme sensitif et émotionnel sous champi, très pratiqué depuis la plus haute Antiquité) fut interdit : le sexe ne devait servir qu'à se reproduire, pas à avoir du plaisir (idem pour l'onanisme, du nom du personnage Onan de la bible, puni à mort par Yahvé pour avoir enfreint la loi du lévirat : il refusa de faire un enfant à Tamar – femme de son frère mort - et préféra « laisser sa semence se perdre dans la terre » : masturbation).

• E : Oui, à peu près d'accord. Mais t'es hors sujet là, moi je te parle des vraies drogues.

• M : C'est le cas. C'est trop facile d'esquiver : il faut bien savoir ce que l'on met derrière ce concept de drogue : action ou substance provoquant des sensations inhabituelles ou recherchées, pouvant engendrer de manière temporaire ou persistante des changements dans la personnalité ou le métabolisme du sujet, et dont l'absence engendre le manque. Répondent à cette définition : alcool, cannabis, extasie, psychédéliques, tabac, sexe, musique, sport, risque, jeu, violence.

• E : Autant pour moi. Je suis bien d'accord avec toi maintenant que tu as précisé ta pensée. Nous sommes donc tous des drogués ?

• M : Biologiquement oui : le plus gros dealer au monde c'est notre cerveau. Il fonctionne essentiellement à la chimie (sérotonine contre les douleurs, dopamine pour le plaisir, adrénaline pour l'excitation, endorphine comme antidépresseur, …). Après, tout dépend les drogues qui sont socialement acceptées et les autres. Les musulmans ont interdit l'alcool en voyant ces grosses poches d'occidentaux (les croisés) être agressifs et vulgaires, du coup ils ont préféré laisser les gens fumer de l'herbe et être, un peu, space. Mais au-delà de ça, dans toutes les sociétés les abus ont souvent été condamnées. En Occident, la première mesure contre la drogue fut l'interdiction en 1915 de la Fée Verte, l'absinthe dont raffolaient les poètes avec laquelle ils se mettaient minables. Pour autant, ils connaissaient les dangers puisque c'était la plante d'Artémis, déesse grecque responsable des morts violentes. Dans l'Antiquité gréco-romaine, on l'utilisa en infusion comme antidote de la ciguë (poison qui tua Socrate) ou pour ses vertus d'avortement. Au XVIIe siècle, l'absinthe servait même d'insecticide. Elle était toutefois indiquée en cas d'insuffisance de suc gastrique, pour activer la circulation sanguine dans les régions du bassin, l'excrétion biliaire, et agissait comme désinfectant. Cependant, une substance de cette liqueur (la thuyone) rendait fou et aveugle à haute dose.

• E : C'état le début de la prohibition en fait. Même si aux Etats-Unis ça avait une autre ampleur.

• M : C'est clair. Là-bas, des ligues puritaines voulaient absolument purifier la nation et cela passait par des esprits sains avec un foie sain (pour eux, le progrès n'était possible que si les dépravations des masses était enraillées) ! Mais après 23 ans de lutte acharnée (1910-1933), il fallait bien se rendre à l'évidence que la prohibition créait plus de problèmes qu'elle n'en résolvait. Tout ce que cela a fait, c'est que des barons de la drogue liquide se sont fait des fortunes (Al Capone) pendant que d'autres mourraient (ou finissaient aveugle) car l'alcool clandestin était distillé n'importe comment et bien frelaté. Même si la qualité était bien meilleure, il y eu le même problème avec le cannabis.

• E : Ah oui d'ailleurs, comment son interdiction s'est mise en place ?

• M : Déjà, je voudrais te dire que le chanvre (même plante que le cannabis, mais sans THC qui défonce) a toujours été un produit stratégique par rapport à ses qualités textiles (cordes pour la marine, tissu pour l'habillement). En 1803, alors que les Anglais avaient mis en place un blocus contre les Français, Napoléon signa avec le tsar Alexandre Ier le traité de Tilsit qui comportait notamment une clause contre l'exportation de chanvre vers la Grande-Bretagne [pour information, la reine Victoria prenait de la confiture de cannabis (agrémentée de morphine) pour apaiser ses règles douloureuses] et les Etats-Unis. Mais vu que le tsar jouait sur les deux tableaux en organisant la contrebande, Napoléon envahit la Russie en 1812. Les Indiens ayant introduits le chanvre au Mexique, il eut une place importante dans la Révolte de Pancho Villa (célébrée dans le chant la Cuca Racha) et du Mexique il s'implanta dans le sud des USA où les Noirs le fumaient car la récolte du coton était pénible.

• E : Mais c'est quand même pas « juste » ça qui l'a fait interdire ? Si ???

• M : Disons qu'il n'avait déjà pas bonne presse : je pense qu'il a surtout été dénigré car c'était la drogue des étrangers (les blancs tournant aux alcools forts). Mais depuis que les Mexicains venaient bosser aux Etats-Unis, les Américains avaient peur de ces étrangers qui faisaient tout le sale boulot pour eux mais qui fumaient leur petit pet le soir pour se détendre du travail harassant de la journée. En plus, vu que le jazz et le blues (« musiques dégénérées des nègres » comme on disait en ce temps-là, le Ku Klux Klan – fondé en 1865 pour faire perdurer les liens qui s'étaient créés durant la guerre de sécession entre les soldats confédérés/sudistes/esclavagistes, interdit 6 ans plus tard pour sa violence extrême – étant toujours dans les mémoires, le Klan se reforma en 1915) vantaient le cannabis, une propagande anti-marijuana se mit en place arguant que cette plante rendait fou et dépravé. Bizarrement, plutôt que de l'interdire, une loi fédérale de 1935 imposa sa taxation par les douanes pour éviter les trafics, sauf que les timbres taxés des Finances n'étaient jamais délivrés donc une nouvelle classe criminelle émergea du jour au lendemain. En fait, il n'y avait rien de louche : la vraie raison pour laquelle le chanvre avait été interdit, c'est qu'il concurrençait le coton et même les tissus synthétiques par ses fibres de très bonnes qualités et qui ne coûtaient pas chères (pas besoin d'engrais et tous ses déchets étaient utilisables et recyclables).

• E : Mais les pro-canna n'ont rien pu faire vu que la prohibition de l'alcool avait déjà montré que ça ne marchait pas ?

• M : Il y avait bien le maire de New York, Fiorelo La Guardia qui n'était pas convaincu de la prohibition, et un conseil scientifique qui après six années de recherche détruisit tous les arguments de la campagne anti-cannabis, mais il y eut des pressions sur la presse pour acheter son silence et les tests furent arrêtés. En fait, ironie du sort, c'est grâce aux besoins de l'armée (cordages, parachutes, uniformes) que le chanvre est un peu revenu en grâce. Même au XXè siècle on continuait à avoir besoin de lui : c'est entre autre pour lui que le Japon voulut attaquer la Chine (Mandchourie : pays du chanvre), bien qu'il devait éliminer les Philippines (gros producteur) sous protectorat US, que l'Allemagne envahit la Pologne pour son chanvre puis voulut se ravitailler en Russie (pacte germano-soviétique de 1942 : Staline garde son chanvre en échange de laisser le champ libre à Hitler à l'Est). Pour les Anglais le chanvre faisait parti de l'effort de guerre demandé aux Indiens, tout autant que pour les Américains après la coupure de leur accès au chanvre après Peral Harbor en décembre 1941. Ces derniers le légalisèrent à nouveau et créèrent alors une industrie du chanvre (Hemp for victory !). Pour autant, dès la guerre finie, ils ré-interdiront le chanvre (décidemment une concurrence trop déloyale pour leur coton) mais continueront d'en importer pour leurs industries. Il est à noter que la France est le plus gros producteur mondial de chanvre industriel et que cette production n'a jamais cessé (même si elle s'est essoufflée dans le début des années 70 avec le nylon, mais est repartie pour des isolants thermiques et phoniques, des biocarburants et des farines animales).

• E : Mais avec tous ces aspects positifs, comment se fait-il qu'il était toujours interdit au IIIè millénaire alors que ça semblait être une plante d'avenir ?

• M : Bonne question, merci de l'avoir posée ! Ici à Utopia le chanvre et le cannabis sont effectivement des plantes (même si c'est la même mais il faut faire le distinguo entre la plante « mâle utile » et la « femelle récréative/médicinale ») que l'on utilise beaucoup car ça pousse tout seul (comme une mauvaise herbe dont sa famille – orties, houblon : ordre des rosales ou urticales – fait partie) et que rien ne se perd vu que tout se transforme chez elles. Comme dans beaucoup de domaine, il y a eu méprise et amalgame fâcheux. C'est dans les années 50 (avec les beatniks déçus du rêve américain) que la consommation d'héroïne explose et qu'apparaît la fallacieuse théorie de l'escalade (quiconque commence par un joint fini par un shoot, sur le même principe que tous les gagnants du loto ont un jour tenté leur chance : ce qui est vrai pour la seconde partie est loin de s'appliquer dans le premier cas). En plus, en ces temps de maccartisme (nom du député qui lança la chasse aux sorcières communistes et qui les voyaient partout, à savoir qui était le plus schizo) l'héroïne était censée subventionner le communisme (car les produits venaient surtout de Chine, voire de … Marseille avec la French Touch – il est aussi à noter que cannebière désigne une plantation de chanvre). En 1956, Anslinger, le patron des douanes fit du lobbying pour que le cannabis entre dans la même catégorie que l'héroïne et soit sévèrement puni, allant même en 1960 jusqu'à l'ONU pour faire adopter une loi internationale anti-drogue en ce sens. Même si de nouvelles études furent lancées, la guéguerre s'orienta entre le cannabis inoffensif face à l'alcool nocif (vision évidemment simpliste des choses). La France résista un temps (et resta le plus gros producteur européen de chanvre industriel mais derrière la Chine au niveau mondial, 75% contre 15% – mais le suivant, le Chili, est loin derrière avec 4%) mais avec la montée de l'héroïne chez elle, le pays adopta en 1971 le même type de loi et en interdisant « toute présentation sous un jour favorable » des substances stupéfiantes, ce qui eu pour effet malheureux de clore le débat et de nuire à l'information du public autant que des usagers. Quitte à en nier même les effets thérapeutiques qui peuvent vraiment soulager nombre de malades (sidéens et cancéreux pour redonner l'appétit, épileptiques pour espacer et calmer les crises, migraineux pour amoindrir les maux de têtes, …).

• E : Vive la France !
• M : Mouais : surtout qu'au final il y a moins de drogués en Hollande où le cannabis est légal (mais beaucoup trouve que c'est une drogue du pauvre et préfère les alcools forts) alors qu'en France nous sommes les champions de la toxicomanie toutes catégories confondues (canna, exta, héro, antidépresseurs, neuroleptiques, j'en passe et des pires).
• E : Pff, comme d'hab, chez nous on préfère mettre un couvercle sur les problèmes, quitte à ce que ça explose par l'accumulation.
• M : Oui, mais tu sais tout ceci s'explique ! C'est que les drogues, comme le suicide, sont des indicateurs de la santé d'une société. Chez les Anciens les drogues étaient administrées sous surveillance par un chaman qui les maîtrisaient et leur consommation était entourée de règles strictes et d'interdits, pour que le preneur se découvre tout en se Respectant. Dans les sociétés dites modernes, les gens se droguaient à tort et à travers, non plus pour explorer leurs consciences, mais juste pour se mettre à l'envers et oublier l'espace d'un trip les dures contingences du réel. Ils ne prenaient plus les drogues pour des explorations intérieures, mais comme médicament pour fuir. Sachant que toutes les drogues activent d'une manière ou d'une autre le système de récompense/plaisir lié à la dopamine (la nicotine accroche par les récepteurs nicotiniques, les opiacés par les morphiniques, le cannabis par les cannabiques, l'alcool par tous), c'est le début de la vraie toxicomanie, quand le besoin de s'évader d'une prison sans chaîne remplace l'envie de découvrir ses sois et son environnement.

• E : Clair et net ! C'était bien le cas avec la cocaïne (pour se rassurer sur sa force personnelle), l'extasie (pour être en phase avec les autres) ; encore une fois l'alcool pour avoir les deux (même si trop vous les flingue les deux en même temps). Et comment vous gérez ça aujourd'hui alors, si tout est en Libre accès ?

• M : Déjà en ne cachant plus la réalité de l'usage et des abus de drogues, en faisant à foison d'information, partout et tout le temps. Ensuite, on explique bien aux gens que nul n'a besoin d'absorber des psychotropes pour faire la fête, délirer, entrer en transe sur la musique, planer, faire des expériences mystiques, aimer les autres, communiquer ou avoir envie de partager, appartenir à un groupe, ou pour garder le sourire ! On vise à informer le plus objectivement possible des effets des drogues. L'objectif est de prévenir l'usage (c'est toujours mieux de ne rien prendre), mais également de responsabiliser les usagers dans le but de prévenir les accidents (limiter les risques). En aucun cas on incite à la consommation ! Le corps et le cerveau ne sont pas des poubelles, qui veut aller loin ménage sa monture et la drogue ne permet jamais que les problèmes partent en fumée !!!

• E : On retombe sur ta notion que la drogue n'est pas un médicament, parce que justement la toxicomanie c'est la rencontre entre une personne avec un problème et une drogue.

• M : Tout juste ma belle, tu as bien retenu la leçon ! En tout cas, rassure toi, on fait tout ce qu'il faut pour éviter que les gens se toxent, même si on n'interdit pas le fait de se droguer !

• E : Vas-y, explique moi la différence !

• M : Un toxicomane consacrera beaucoup de temps à rechercher de la drogue, il ne pensera qu'à ça. Son seul degré de motivation sera de faire tout et n'importe quoi pour se droguer, et il continuera de se droguer, même si il sait, il ressent, le mal et les dégâts physiques autant que psychologiques et sociaux engendrés par les substances nocives à haute dose. L'habitude de consommer de la drogue commence par dégrader la santé, à épuiser les finances et à menacer les relations sociales. On sait depuis longtemps que l'euphorie déclenchée par les stupéfiants est due aux substances chimiques qui stimulent l'activité du système cérébral de la récompense. Ce circuit de neurones déclenche le sentiment de plaisir, par exemple après une prise de nourriture ou un rapport sexuel, des activités nécessaires à la survie et à la transmission des gènes. La stimulation de ce système produit une sensation de bien-être qui nous encourage à répéter l'activité cause du plaisir. Toutefois, la consommation chronique de drogues déclenche des changements de la structure et de la fonction des neurones de ce système, changements susceptibles de perdurer des semaines, des mois ou même des années après la dernière prise. Quand les stupéfiants sont consommés régulièrement, ces adaptations atténuent leur capacité à provoquer le plaisir, et renforcent le besoin qui piège le drogué dans une escalade destructrice de consommation, dont les conséquences sur la vie privée et sur le plan social sont dramatiques. Une meilleure compréhension de ces modifications neuronales permet aujourd'hui aux toxicomanes de reprendre le contrôle de leur cerveau et de leur vie et d'améliorer la lutte contre la dépendance. Pour autant, si ils s'arrêtent trop brusquement, ce sera le manque : pour continuer à fonctionner correctement (drogues inhibitrices des neurones), le cerveau est surexcité et doit se réguler pour retrouver son équilibre, il joue alors au yo-yo avec le corps et l'esprit du patient. Nous, Utopiens, nous ne souhaitons pas que les gens qui se droguent en arrivent à de telles extrémités. Donc on fait tout, et Uttanka le premier, pour empêcher que les gens aient du mal à décrocher, en n'encourageant pas de commencer avec les drogues et en détectant au plus vite ceux qui ont un problème d'addiction avec elles.

• E : C'est bien mignon tout ça, mais vous faîtes quoi concrètement ?

• M : Déjà, la première fois qu'on souhaite voyager, on encourage à aller voir un psy pour qu'il donne son sentiment sur l' « opportunité » psychique de s'envoyer dans l'espace ! Il ne juge pas, il donne juste son avis sur la stabilité mentale du patient qui souhaite ouvrir ses chakras et ainsi jouer avec ses sens ainsi que son état de conscience ! Ensuite, on fait faire un test de récepteurs à dopamine D2 : ce sont eux qui développent des réponses voire addictions aux drogues. Les toxicos ont peu de récepteurs D2, un taux élevé est donc un facteur de protection (ce qui n'empêche en rien de faire attention). Pour autant, le taux de récepteurs peut augmenter par une psychothérapie ou par un contrôle, une diminution du stress, de la méditation.

• E : Et comment ça se fait qu'on soit pas plus égaux devant la drogue ?

• M : D'une parce qu'il n'y a pas deux humains faits pareil, mais aussi parce que le stress de l'enfance ou la pauvreté des relations humaines diminuent les récepteurs D2. Les gènes et l'environnement sont interactifs entre eux et créent l'individu personnel que nous sommes. La psychologie et la physiologie sont les mêmes aspects des mêmes problématiques. Du coup, les vendeurs de drogues, légalement installés et dont la marchandise est validée bonne pour la défonce, adaptent leur discours préventif (vu qu'ils n'ont rien à y gagner puisqu'il n'y a plus d'argent) au profil psychosocial de la personne qui cherche à se droguer ! Alors que de notre temps et monde, les choses étaient bien différentes : l'état taxait davantage les drogues légales qu'il n'en assurait la prévention, et il laissait plus ou moins faire les autres drogues (qui ne faisaient presque pas de morts, contrairement aux légales) en se disant que cette économie parallèle engendrait des revenus à des personnes peu intégrables dans le monde du travail traditionnel (alors que c'est juste une question de volonté et d'incitation politique, et aussi de rapport financier où l'illégal rapportera toujours plus que le légal à cause de la prime de risque) et cela assurait un tant soit peu la paix social dans certains quartiers ou milieu.

• E : Oui, je sais que les Français sont les leaders mondiaux de la consommation de drogues (alcool, haschisch et extasies, médicaments anti-dépresseurs, j'en passe et des pires).

• M : Bien, tu vois que ta mémoire revient sur certains aspects, c'est juste qu'elle est très sélective et qu'on se souvient que de ce qu'on veut bien se souvenir héhé !

• E : Pfff, si tu crois que ça me fait rire ! Pov'tâche !!!

• M : C'était histoire de détendre l'atmosphère ! Sinon, plus sérieusement, c'est évident que si les Français prenaient autant de tout et n'importe quoi (autant qu'ils se suicidaient, autre révélateur de l'état d'une société), c'est bien parce que la société avait de sérieux problèmes et que l'avenir ne semblait pas pouvoir les résoudre aussi facilement que la drogue vous permet de vous en abstraire (soit on cherche à s'extraire de la réalité, donc on sort d'elle en inventant une autre alternative de vie, soit on reste dans le concret mais on le perçoit autrement, de manière abstraite) !

• E : C'est clair et net que si les gens cherchaient désespérément à modifier leur état de conscience, c'est bien parce que la réalité était triste et déprimante et qu'il y avait no futur !

• M : Bien sûr ! Les humains étaient dopés par le culte de la performance et en second lieu du bien-être. Chacun, même au niveau le plus modeste (café/thé), était drogué. On pouvait même déjà dire que le IIIè millénaire serait chimique ou ne serait pas, puisque les gens (tout le monde en règle général) utilisaient les drogues selon l'humeur et les effets recherchés. Ils avaient de fait une consommation abusive d'alcool, d'autres drogues, mais aussi d'anti-dépresseurs, prenant des pilules pour dormir, faire l'amour, se réveiller, etc... Dans le même registre, on peut clairement dire que les jeunes se toxaient plutôt qu'ils ne se droguaient, notamment avec l'extasie et la cocaïne. Pourquoi ? Parce qu'ils concevaient la drogue comme les beatniks déçus du rêve américain capitaliste, tout en étant « résignés ». Le pire, c'est qu'ils ne bénéficiaient même pas des retours d'expérience des parents – ou du moins de la génération précédente, qui avait bien abusé/testé ses limites – qui au moins se droguaient pour se découvrir et planer en période plus espérante et Révolutionnaire.

• E : Dis moi justement alors pourquoi ces drogues marchaient autant chez les jeunes ?

• M : Les usagers d'extasie recherchent la sensation d'énergie, de performance et la suppression de leurs inhibitions (les blocages, les défenses et les interdictions tombent). À l'effet de plaisir et d'excitation s'ajoute une sensation de Liberté dans les relations avec les autres. Les jeunes de 18-30 ans (les plus enclins à gober) sont au début de leur vie d'adulte. Ils ne sont plus des adolescents et encore moins des enfants, mais ils ne sont pas encore des adultes accomplis non plus. Ils entreprennent des études sérieuses ou commencent à faire leurs preuves sur le marché du travail. Ils ont peu d'expérience de la vie. Ils vivent beaucoup de stress en affrontant leurs responsabilités. Ils sont dans un monde de Liberté sexuelle, où pourtant la monogamie est encore la norme. Ils ne reçoivent plus l'affection de leurs parents comme auparavant, mais n'ont pas encore fondé leur propre famille... C'est ici que les raves parties (et à chaque époque son type de soirée selon le style musical), et l'extasie (et à chaque temps sa drogue selon les effets recherchés), leur procurent une nuit de plaisir, de réconfort. Ils se retrouvent à plusieurs milliers dans une ambiance « sensuelle », où tous les sens sont sollicités : la musique techno qui les fait vibrer, les jeux de lumières impressionnants, les odeurs corporelles (phéromones) qui les stimulent, les boissons énergisantes et, bien sûr, l'extasie, qui leur donne envie de se toucher, de se caresser (et souvent juste en tout bien tout honneur). Tout y est pour créer une atmosphère sensuelle, réconfortante et stimulante et pour favoriser les effets de l'extasie. Cette pilule provoque un désir de se rapprocher des autres, de leur parler, de les toucher. Dans une rave party, les jeunes ont l'impression d'être physiquement et psychologiquement près des autres. L'extasie a un effet excitant, mais provoque aussi un sentiment de bien-être intense, un sentiment d'euphorie, de la spontanéité, un plaisir sensoriel et une inhibition qui favorise les rapprochements autant avec les amis qu'avec les inconnus. L'extasie n'est donc pas une drogue sexuelle et elle n'est pas non plus un aphrodisiaque. Elle est plutôt nommée « pilule de l'Amour » pour le côté empathique (comprendre l'autre) et sympathique que les jeunes ressentent les uns pour les autres lorsqu'ils la consomment. Cette drogue ne stimule pas le désir sexuel, mais le désir sensuel. Enfin, c'est peut-être la pression, le stress et l'individualisme que vivent les jeunes de 18 à 30 ans qui ont permis à la « E » de devenir si populaire depuis peu. Malgré ses nombreux dangers sur le corps, l'extasie est consommée pour l'amour qu'elle fait naître l'espace de quelques heures. On peut voir dans ce phénomène nouveau un désir et un besoin d'Amour Fraternel chez les jeunes adultes. Ce besoin semble aussi grand que leurs désirs sexuels. L'extasie n'étant pas un aphrodisiaque, elle provoque plutôt des expériences de groupe où tout le monde est bien dans sa peau, souriant, heureux, empathique et sensuel. À la base des dysfonctions sexuelles des jeunes adultes, on retrouve souvent l'anxiété, l'angoisse de performance et le stress. Cela semble démontrer que les jeunes adultes ont besoin de relâcher la pression, de créer une ambiance où tous semblent heureux de vivre et surtout où ils peuvent aller chercher de l'affection. C'est comme s'ils recréaient un événement qui copie la rencontre sexuelle (relâchement de la tension et rapprochement intime avec une autre personne) mais vécue à grande échelle, en foule. Ils sont en train de crier fort que leurs besoins d'affection, d'Amour et de sensualité sont aussi grands que leurs besoins sexuels. Malheureusement, l'extasie, la drogue qui sert cette ultime recherche d'Amour, est dangereuse et peut causer des dommages irréparables, voire mortels. Prise à doses régulières, elle est neurotoxique (elle attaque les neurones) et on lui impute également des décès par arrêt cardiaque.

• E : Avec la C c'était pareil, sauf que c'était pour retrouver de la force intérieure et se rassurer sur le fait qu'on peut faire autant et aussi bien que les autres ! Beh du coup, je crois bien que je suis mûre pour m'envoler avec toi ! Finalement, tout ce que j'ai appris sur les drogues m'a rassuré concernant les champis !

• M : Je vais quand même voir si tu Respectes les règles d'or du bon droguage !!! Voici les 10 commandements du drogué à Respecter :

1) Etre bien dans sa tête et son corps, ne pas se droguer pour fuir des problèmes ou pour faire comme les autres (ça doit être une envie qui vient de soi, ni un besoin, ni une tentation venant d'autrui ou de la pression du groupe),
2) Se droguer en toute connaissance de cause des effets et risques induits,
3) Etre un maximum à jeun, surtout d'autres produits stupéfiants,
4) Prendre de petites quantités, quitte à revenir à la charge, mais après avoir attendu suffisamment longtemps que les effets montent (pour éviter qu'on croit que rien ne se passe, on en remet une couche et on a alors double dose),
5) Toujours avoir une bouteille d'eau à proximité pour boire régulièrement même (et d'autant plus) si on n'a pas soif, et du sucre pour couper les effets si ça tourne mal,
6) Eviter de prendre d'autres drogues en complément pour adoucir la descente ou ajouter d'autres effets (les combinaisons peuvent être dangereuses),
7) Se droguer dans une ambiance sécurisée, avec des gens que l'on connaît et apprécie, en repérant les sorties de secours, les toilettes, les points d'eau ou les postes/personnes de secours,
8) Ecouter son corps et son esprit pour détecter tout problème, sans se dire que forcément ça va passer tout seul,
9) Toujours se droguer en compagnie de personnes qui vous connaissent et sauront réagir correctement et vous comprendre, leur indiquer également tout déplacement pour que les autres sachent ou vous êtes en cas de problème,
10) Ne jamais hésiter à dire aux autres qu'on ne se sent pas bien, c'est toujours mieux que de tomber comme une masse dans les vapes et de paniquer ses amis.

• E : Beh écoute, par rapport à tout ça, je pense qu'avec toi je remplis tous ces critères !

• M : Bon, si t'es sûre de ton coup, je suis sûr de t'épauler pour que tout marche nickel chrome !

• E : Et comment ça se consomme ?

• Uttanka : Simple : il suffit de bien mâcher ces quelques champignons, et d'avaler avec de l'eau, ils sont tout petits. Ça fait combien de temps que tu as mangé ?

• E : Euh, je n'en ai pas souvenance, du moins si dans mon rêve mais ça nourrit pas sa femme. Et sinon je suis réveillée depuis quelque chose comme 8 heures ce matin. Et si tu veux tout savoir sur ma condition psychophysique avant cette expédition toxique, j'ai bien dormie, pendant longtemps il me semble, même si je ne sais pas pourquoi je dis ça, car je n'en aie pas souvenir. Pour savoir, en quoi c'est important tout ça ?

• U : Parce que en tant que smart-shop, je me dois de protéger mes « clients ». Comme pour le sport, tout effort (ici le champi va booster tout ton corps et encore plus ton cerveau et tes sens) nécessite une préparation physique en préalable. Pour beaucoup de drogues (sauf l'alcool car ça monterait trop vite alors), il vaut mieux être à jeun de 3 heures, ça évite les crises d'estomac trop violentes, les retours gastriques qui brûlent la trachée et des réactions malheureuses avec certains aliments ou substances de digestion. Tiens, prend 5 grammes frais, pour une première fois ça suffit : pour les drogues il vaut mieux revenir à la charge plusieurs fois (si ton corps le permet et que tu le souhaites, vraiment – volonté du « toi à jeun » pas du « toi toxée») que de trop prendre d'un seul coup.

• E : Ça marche pour moi ! A la tienne Moa !

• M : A la tienne Esperanta, puisse-tu être heureuse qui, comme Ulysse, a fait un bon voyage. Uttanka, tu nous accompagnes dans le cyberespace ?

• U : Non merci je Participe là, j'ai des heures en retard, j'étais partie aux Indes.

• E : Où ça aux Indes ?

• U : Vers Jaisalmer, la porte dorée du désert de Thar, non loin du Pakistan. Tu connais ?

• E : Le nom me dit vaguement quelque chose mais non. Désolé, mais je suis curieuse de connaître.

• U : Héhé, la curiosité est loin d'être un vilain défaut dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, si on y met les formes. Je t'en parlerai avec joie, je te laisse le choix dans la date.

• M : Dis donc. Reste poli déjà que t'es pas joli !

• E : Moi ?? Calmos, qu'est ce qui t'arrive Moa, y a un blem ?

• M : Non y a pas de blem. On se comprend avec Uttanka, il a fait une contrepèterie (inversion de syllabes ou sons entre deux mots) très caustique mais pas très fine placée dans ce contexte.

• U : Je te laisse réfléchir là-dessus ! Solution dans le prochain numéro. A un de ces 4, faut que j'aille taffer.

• E : Mouais, tu t'en sors avec une pirouette mais tu retombes plutôt bien sur tes pattes.