Magazine Journal intime

Et alors ?

Publié le 09 juillet 2009 par Lephauste

Puisque c'est fait, que ça, c'est fait, avec plus ou moins de grincements, de rires gras, de marottes agitées par l'audimat, puisque d'autit en audit, d'addict en édits nous ne nous sommes plus assis qu'aux strapontins réservés aux spectateurs réactifs, jouissants sous la saillie, saignés comme Saint Sébastien par l'impact du trait d'esprit. Puisque nous avons abandonné l'essence divine d'un état de citoyen approximatif. Puisque Prada se refuse à dessiner des Burqua, puisque nous trépignons sur l'aire de l'autoroute en singeant de l'aventure humaine les rognures constellées de chiures de mouches, puisque tu ne tutoies plus que le maître de tes cellules grises, puisque ton coeur est au Liban et ton corps à Géhenne, puisqu'enfin c'en est fait de la vérité et du pistil turgescent ses entrailles, la réalité, puisque nous nous sommes échappés du poids de vivre en tant qu'autre, puisque nous voila tous semblables, sous le boisseaux de nos sacro-saintes envies de vivre comme l'éruption permanente du prurit des fumées acres de nos échapements, puisqu'enfin on anoblit le parjure, qu'on sacre le rieur, que l'on peut regarder de haut celui qui vient de tomber à notre place, comme un fétû du lin dans la boue mémorielle. Puisque toi et moi sommes agrippés aux même débris du génie humain, bercés par les lames écumantes. Puisqu'alors que nous rêvions le monde, le Monde s'entredévorait, alors ? Et alors ?

Alors parlons de l'Eté, des plages d'où jaillissent en exultant les corps des baigneurs qui paient la vague au prix du poids d'âme de ceux qu'elle relègue, pour nous, loin des côtes. Loin du vaisseau épave que d'aucun nommait Europe et dont il n'est pas populaire de dire qu'à présent elle chevauche un taureau de Boucherie. Un tendre et vagissant veau d'or enrichit d'uranium.


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