Magazine Journal intime

11/07/2009

Publié le 11 juillet 2009 par Lephauste

Le temps que met la vie à s'installer dans l'immobilité ressemble aux plaines où tout s'agite mais d'où rien ne vise le mouvement, le voyage des corps ruine l'enrichissement des âmes. Un ondoiement furieux d'herbes sèches tressées par le vent, un vent dont le point de départ n'est pas le germe et dont le point de chute se porte toujours plus loin, à mesure que la terre roule sans un, sans tous, sans rien, pour elle même. Les paysage traversés sont des rêves éveillés, sans autre dessein que d'y reconnaître que si il y a lieu, il n'y a pas halte, jamais. Jamais sinon au sein de frontières dont nous sommes la violence rétribuée. Nous sommes le marque-page immobile de notre propre histoire. Cette histoire dont nul n'a le désir de voir la fin, nous sautons des chapitres entier, relisons sans fin certaines phrases, balayons les incongruités des situations. Nous ne rencontrons plus que nos doubles et les envions lorsqu'ils nous mentent et qu'ils ont l'air. Et au loin, là-bas, au milieu de la plaine un roncier fleurit, un roncier aux griffes duquel restent accroché les débris d'une vie qui ne fût qu'attente, agacement de l'attente. Étions nous la vie ? Étions nous le lieu ? Nos agitations d'herbes sèches étaient-elles vitales ? Pourtant au loin il y eut une lueur, et dont nous avions l'impression heureuse qu'elle avait pour nous le dessein de nous éclairer un peu, au milieu de l'errance.


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