J'aurais préféré vivre - Thierry Cohen

Publié le 11 juillet 2009 par Anaïs Valente

"Le dimanche... on lit au lit" (même si c'est dans la nuit... on est déjà dimanche).

Des mois que j'ai acheté ce livre, sur les conseils d'un internaute tenant un blog lecture.  Des années que je voulais le lire, depuis que j'avais découvert cette couverture illustrée d'un calendrier (édition originale).

Puis je me suis décidée.

Je ne m'attendais pas du tout à ça, la quatrième évoquant l'histoire étrange d'un homme se suicidant puis vivant, impuissant, sa vie, m'avait laissé imaginer un truc romantico-triste à la Marc Lévy.

Point du tout.  Même si l'étrange et le surnaturel sont au rendez-vous.

Dès la première page, j'ai été happée par l'histoire.  C'est bien ficelé, entre suspense et quatrième dimension.  Ça se lit vite.  Ça se dévore.  Ça fait pleurer.  Ça déprime.  Enfin, moi, ça m'a déprimée, car à lire certaines critiques, ce n'est pas le cas pour tous.  Ça doit être un livre qui déprime les déprimés et donne de l'énergie vitale aux optimistes, à mon avis.  On s'attache au personnage, qu'on a pourtant souvent envie de tuer, puis d'aider, puis encore de tuer.  On veut agir pour lui, on espère qu'il va pouvoir agir.  Alors on dévore le livre, pour en connaître le dénouement.  Vite.  Puis on pleure.  On réfléchit.  On se pose mille question.  On relit la fin pour être sûre d'avoir compris.  Et on repleure.  On reréfléchit. Je dis "on", mais lisez "je".  Chais pas pourquoi là, d'un coup, je parle en "on".

Ainsi donc (pléonasme), j'ai aimé.  J'ai adoré.  J'ai accroché.  Je n'ai pu m'en détacher.  Agréable à lire.  Prenant.  Captivant.  Un bon livre.  Original et tout et tout.

Par contre, ce qui m'a déplu au point de hérisser mes poils de bras (et ceux des jambes, si je ne les avais rasés récemment), c'est la morale de l'histoire.  Cette trame religieuse culpabilisante à souhait.  Ce message, comme un fil conducteur, qui s'accentue à la toute fin pour devenir harcèlement : le suicide est un péché.  Enfin, c'est comme ça que je l'ai perçu, j'imagine que chaque lecteur a sa propre interprétation (la vôtre m'intéresserait, d'ailleurs, tant qu'à faire).  Ça, ça ne m'a vraiment pas plu.  Pour moi, le suicide n'est pas un péché, mais un acte désespéré, commis par quelqu'un qui n'entrevoit pas d'autre solution, ni pour faire du mal à autrui, ni pour se faire du mal, mais au contraire pour ne plus souffrir.  Voilà ma position, totalement, je pense, opposée à celle de l'auteur.  Non, franchement, sur ce coup-là, je n'adhère pas, et je pense que ce message n'était pas indispensable à l'intrigue.  Mais bon, tout auteur fait passer le message qu'il veut, cela va de soi...

A part ce détail final qui me laisse un goût amer, ce livre m'a bouleversée.  C'est l'essentiel.