Le magasin des suicides de Jean Teulé

Publié le 14 juillet 2009 par Elisabeth Robert

Je ne connais pas Jean Teulé !

Je n’ai même pas cherché dans quelle maison il était publié quand j’ai acheté le petit livre de poche « Le magasin des suicides » il y a 3 jours.

En fait je ne connais pas cet écrivain mais cela fait plusieurs fois que l’on m’en parle, notamment Yvan Le Bolloc’h lorsque j’ai eu la chance de l’interviewer pour la revue In-Fusion, et comme j’aime découvrir ce dont on parle histoire de me faire ma propre opinion je me suis rendue dans une grande surface et j’ai regardé dans les rayons poches (oui car le désavantage d’aimer la lecture c’est que l’on y consacre un budget peu apprécié par les banquiers…)

Donc je tombe (sans me faire de mal rassurez-vous !) sur « Le magasin des suicides », le titre m’attire (non pas que je cherche un moyen d’en finir avec mes jours, je vous remercie je vais au moins attendre la fin de l’été d’entamer la déprime caractérisée liée à l’automne et aux impôts)… mais parce que je me demande bien ce que l’on peut trouver dans un tel ouvrage (et dans un tel magasin par ailleurs ? Un flingue et des cachetons, un RER C ?)

Donc hop dans mon panier à roulettes (vous savez ces gros paniers bleus que vous tirez comme des valises et qui vous donnent la sensation d’avoir 45 ans de plus !)

Le soir j’ouvre enfin mon cadeau du jour bien avachie sur mes 3 oreillers (c’est plus moelleux !) et j’avance, j’avance, je rencontre une famille triste et cynique. J’observe des personnalités cruelles et étranges et j’aperçois le rayon de lumière que le petit dernier apporte dans la maisonnée…

Le slogan de la boutique : « Vous avez raté votre vie ? Avec nous vous réussirez votre mort ! » On y vend des bonbons à l’arsenic, des pommes empoisonnées, des cordes… Et en plus on vous aide à choisir la meilleure mort.

Drôle de livre tout de même ! Surtout si l’on s’arrête à ce côté spectateur ! Mais bien évidemment Jean Teulé joue avec nous, de petits sourires en électrochocs on s’attache à la mère et au père, à la fille dépressive et au fils anorexique, et particulièrement au petit dernier. On sent bien que c’est par lui que le souffle de la vie peut revenir.

Et puis quelques détails nous permettent d’avoir pitié, d’éprouver de la tendresse pour ces personnages si antipathiques au départ. Quelques petits cailloux semés par ce gamin d’un optimisme sans faille…

Et si pour retrouver le goût de la vie on commençait par aider ceux qui souffrent, si on optait pour des solutions qui semblent souvent plus compliquées mais tellement plus humaines.

Il y a dans ce petit roman un humour noir mais par-dessus tout une histoire de famille déjantée qui vous supplie de leur réapprendre à aimer l’avenir, la vie, les leurs.

Un petit bijou…