Ouais, ouais, ça va, ta goule, Jacques...
Salut, c'est Schnappi !
C'est dur, le lundi matin, non ? Même quand ça a lieu le mercredi matin, vu qu'en plus on s'était bien habitué à l'idée de ne rien glander de la semaine.
C'est pas pour me plaindre (pas mon genre, tu le sais bien), mais les matins à Paris c'est quand même pas aussi cool que les matins dans la Forêt Noire (par contre les nuits sont mieux, parce que là-bas si jamais tu flippes en pensant que Francis Heaulme se ballade dans ton quartier la nuit, bah en fait t'as pas vraiment trop de voisins, t'as plutôt des arbres) (il faut vraiment que j'arrête de regarder Faîtes entrer l'accusé, j'ai toujours 10 ans d'âge mental, niveau flippe). Surtout quand on a mal dormi.
Il faut dire que Paris après quatre jours de campagne allemande, c'est un peu violent. Déjà, le métrokipu, il pue vraiment, en fait, et pis il est crade. Et les feux d'artifices ça fait du bruit. Z'êtes relou avec la fête à Jauni A L'idée, vous autres. Arrivé hier au soir vers 23h, je n'ai pas réalisé tout de suite qu'il y avait tant de bruit autour de moi, vu que j'avais mon iPud vissé sur l'oreille droite. Ce n'est qu'après avoir posé ma valise sur la moquette en marbre de l'entrée et ouvert la fenêtre pour aérer après mon absence que j'ai vu que le ciel était tout dégueu' de fumée, vaguement éclairé par des flashes colorés et bruyant comme un soir de tempête.
A ce moment là, je me suis promis d'arrêter de me nettoyer les bouchons de cérumen, histoire de devenir vraiment sourd, car mon voyage retour avait été éprouvant pour mes tympans...
Tu l'as peut-être remarqué, je ne suis pas un grand fan des enfants.
En vrai, je suis simplement rationnel, et même si mon opinion est très impopulaire auprès de la gent féminine, les faits sont là : un mioche, ça prend de la place, ça consomme un fric fou, et ça ne présente même pas l'intérêt d'être capable d'entretenir une conversation intéressante, vu que c'est complètement idiot (enfin, pas encore fini dans sa tête, quoi). En plus, ça fait du bruit. Et ça, c'est vraiment insupportable. Parce que s'il y a bien un truc qui m'énerve, c'est un moutard qui chiale dans un lieu public. A fortiori quand il s'agit d'un train dans lequel j'essaye de me concentrer pour lire/pioncer. C'est comme ça, et pis c'est tout : quand un couple de parents blasés n'arrive pas à tenir son insupportable progéniture qui se balance des légos à la gueule en chouinant, je fais partie des gros cons qui leur lancent des regards mauvais (j'ai surpris un jour un de ces regards dans le reflet d'une vitre : je suis vraiment pas quelqu'un de sympa, en fait) et qui n'en éprouvent aucun remord par la suite.
Parce que tu sais quoi ? Les enfants ont beau ne pas être totalement finis de la cervelle, ils ont pleinement conscience de leur mignonnitude et de la tolérance exagérée dont le monde entier, par bien-pensance, fait preuve à leur égard. Pour un gamin neurasthénique et silencieux (le bonheur), cinq autres ont compris la mécanique : je suis mignon, je suis timide au début, puis dès que l'adulte s'est un peu décrispé, je me lâche et je lui tire les cheveux, je lui réclame tout ce que je vois, je tape ma tablette avec un légo pendant huit minutes d'affilée pour tester sa patience... et de toute façon il ne peut rien me dire, sinon mon pôpa lui marave sa gueule.
Les parents font preuve de la même légèreté, semblant te défier du regard lorsqu'ils croisent le tien au moment où leur petit dernier leur envoie un petit beurre sur le nez. "T'as un problème, toi ?". Ouais, mec, j'ai un problème, ton gremlins fait trop de bruit, il importune tout le wagon et il a même pas l'excuse d'être mignon comme Gizmo.
Je trouve en définitive qu'imposer à tout un wagon les conséquences d'une capote trouée, c'est très peu urbain, laisse-moi te le dire. D'ailleurs, quand je serai maître du monde, je mettrai en place des mesures sévères :
1) Pas de mioches dans les lieux publics : il y a la maison de leurs parents pour ça, ils peuvent s'y ébattre en liberté et regarder la télé en foutant la paix au reste du monde, et pour leur socialisation il y a l'école. Présence acceptable dans un bus ou un supermarché à partir de neuf ans (et encore). Si vraiment tu tiens à te faire chier à t'occuper d'autre chose que de toi-même quand tu n'es pas au boulot parce que tu as une once
2) Je décrète, après mon voyage d'hier soir, que des parents, même blasés et donc conscients de l'enfer dans lequel ils ont plongé leur existance en procréant, livrant au monde des gremlins hurleurs, seront condamnés, s'ils sont incapables d'empêcher un gamin de chialer pendant 3 HEURES d'AFFILEE (lequel ne s'endort d'épuisement que dix minutes avant l'arrivée du train), à confier leurs moutards à Madonna ou aux Brangelina, qui de toute façon ne sont plus à ça près (il y a quelques semaines, j'aurais ajouté Michael Jackson à la liste, mais ça marche plus)...
3) J'ajouterai une nouvelle ligne à cocher sur Voyages Hassan Séhef Point Com, en plus de "Voyage personnel ou d'affaire" et "Carte de fidélité ou plein pot dans ta face". Ce sera la ligne "J'ai fauté en procréant il y a moins de dix ans, et comme je suis suffisamment misanthrope pour réaliser que les autres voyageurs n'y sont pour rien et qu'ils ne sont pas forcément capables comme moi de lire un Patricia Cornwell à côté d'une bataille de légos qui fait rage, je consens à ce que moi, ma progéniture et les autres parents dans le même cas que moi soyons tous parqués dans le même wagon maudit, afin de rendre le voyage de tous plus agréable (sauf le mien mais en même temps, c'est moi qui ai merdé, alors je sacrifie mes oreilles pour le bien de la communauté)". Evidemment, liberté est laissée à Hassan Séhef de formuler ça autrement, parce que ça fait un peu long comme ligne à cocher.
Tout ça pour dire quoi, au final ?
Bah rien. Si ce n'est que grâce aux joies des voyages familiaux (c'est vrai qu'on est en juillet, tiens, temps des grandes wacances, et tout, j'avais presque oublié), j'en suis presque venu à regretter la Forêt Noire et sa moyenne d'âge de 65 balais.
Mais bon, je suis rentré quand même, y'a pas moyen de faire du chopingue, là bas.