entrouvert

Publié le 15 juillet 2009 par Cecileportier
Paris se peuple de touristes. Je n'ai absolument rien contre les touristes, mais j'ai un terrible complexe concernant mes aptitudes en langue étrangère (même pas de pluriel à la langue tellement mon complexe est grand et mes aptitudes potentielles limitées). Du coup, quand je regarde les mains, je les considère d'emblée avec circonspection : savoir si ces mains vont bien parler français. Or, la méfiance comme premier mouvement est cela même que je veux combattre dans cette idée de photographier les mains inconnues. Me voilà bien peu outillée pour lutter.
Ce prétexte fallacieux, plus celui que je vais moi-même bientôt déraciner mes mains et les planter dans des terreaux, disons très sablonneux, avec dans mes bagages certainement comme lecture de vacances Le dictionnaire amoureux des langues de Claude Hagège : deux raisons pour dérouler le store, fermer pour quelques jours la grande paupière de ce blog (la forme d'un blog, en général, étant de tout façon très proche du store vénitien : déroulement de lignes devant les yeux pour ne laisser venir à soi du monde que la lumière qu'on choisit.)
Dérouler le store, donc. Mais, on ne sait jamais : laisser un peu de lumière passer quand même, ne pas tout boucler hermétiquement, ne pas se mettre complètement à l'ombre. Peut-être la paupière s'ouvrira à un moment ou un autre au coeur de l'été, peut-être pas.

(L'oeil : c'est de notre devoir de ne jamais le fermer totalement, nous qui l'avons encore sain et sauf)

Et quand le store se lèvera de nouveau, deuxième quinzaine d'août, je compte bien sur le soleil pour avoir fait mûrir un nouveau fruit à vous proposer sur mon étalage.

Lancement donc à la rentrée de Simple appareil ®.
Le ® vous comprendrez pourquoi ensuite, sachez seulement que c'est la première lettre du verbe rire, qu'il s'entoure pour ne pas devenir jaune, et que c'est aussi la première lettre des verbes de recommencement : refaire, rejouer, repeindre, renaître, redonner, etc...
Et comme devoir de vacances, cette question à méditer à l'origine du projet, et que je partage avec vous :
Comment faire pour retrouver une aiguille dans une botte de foin?
Transposé à l'échelle d'une population : comment (re)faire que la personne soit irréductible aux catégories sociales, aux profilages marketing, aux tests, évaluations et indicateurs, à toutes ces figures qui veulent se substituer à son visage?
En attendant, que les vôtres prennent un hâle bienfaisant.